■ Kate Tempest
Née sur la scène slam et ayant grandi avec le hip-hop pur et dur, Kate Tempest avance en brandissant les mots. Un flow à l’uppercut et une plume agile et époustouflante, la Londonienne n’en oublie pas pour autant la musique. Car celle qui revendique les influences de Virgina Woolf, Samuel Beckett, James Joyce, Yeats, William Blake et du Wu-Tang Clan a su faire évoluer son style comme l’a prouvé Let Them Eat Chaos, paru en 2016.
Passant au scanner de ses rimes le climat social comme le contexte politique voire même le beaucoup plus intime, Tempest slalome entre productions hip-hop sombres, rythmes post-dubstep, ambiances trip-hop et même électro expérimentale. Un patchwork sonore qui la pousse à arrondir les angles de son flow mais pas la teneur de son puissant propos.
■ Savages
Sauvages donc teigneuses, ces quatre Londoniennes portent bien leur nom. Rigides comme Joy Division, exaltées comme Siouxsie And The Banshees, anguleuses comme PIL, charismatiques comme PJ Harvey et agitées comme Birthday Party, la chanteuse française Jehnny Beth, la guitariste Gemma Thompson, la batteuse Fay Milton et la bassiste Ayse Hassan peignent un rock’n’roll à la noirceur aussi implacable que fascinante.
Savages est un uppercut post-punk, un direct de cold wave au plexus, une musique électrique et électrisante sans fioritures. En deux albums seulement, Silence Yourself en 2013 et Adore Life en 2016, le groupe s’est surtout forgé une personnalité d’une force rare qui sur scène devient incontrôlable et impose un peu plus sa candeur obsédante.