1. First Week
2. Give In
3. Regular Touch
4. We Used To
5. Said Goodbye To Your Mother
6. Private
7. Lady Powers
8. Magazine
9. Fools
10. Overachiever
11. Pedestal/Cover Me
12. Mended
13. Settle
14. Hold
Date de sortie : 21 juillet 2017 / Label : Island Records – Universal / Pays d’origine : Australie |
Le grand drame de la Pop Music depuis toujours, c’est que derrière le succès commercial il n’y a jamais eu beaucoup d’œuvres marquantes née de l’esprit de vrais talents. Et parfois, au beau milieu de cet univers aseptisé viennent s’inviter quelques merveilles qui sortent immédiatement du lot. C’était le cas lorsque Florence + The Machine explosa il y a quelques années, sous une identité plus Indie Rock, et ce le fut encore lorsque nous découvrîmes l’Electro Pop d’Aurora ou celle de Skott. Justement, l’électronique, parlons-en. Sous couvert de « coolitude » ne se dégage souvent qu’une resucée des bonnes vieilles formules qui ont fait leurs preuves, et c’est d’ailleurs la tournure qu’une bonne partie de la production Indé a pris ces dernières années. Et parfois il y a autre chose, une voix, une sensibilité qui font qu’un artiste est voué à planer au-dessus du lot.
Vera Blue fait partie de ceux-là. C’est certainement l’un de jeunes talents les plus prometteurs issu de la très active scène australienne. Elle fait de la Pop mais elle vient de la Folk, ce qui explique pourquoi la dominante électronique de son album est surtout un écrin idéal pour ouvrir son chant et ses textes à un plus large public. Derrière ce pseudonyme se cache Celia Pavey, une chanteuse installée à Sydney qui avait sorti en 2013 un album Pop Folk intitulé « This Music » qui comprenait surtout des reprises ainsi que deux compositions. La raison était simple : candidate à l’émission The Voice Australia cette année-là, elle signa ensuite chez Universal qui sortit ensuite rapidement l’album. Sa voix était déjà là, mais l’artiste avait quant à elle encore besoin de se construire.
Quatre années se sont écoulées et la revoici donc avec un nouveau nom qui sonne comme une fracture avec le passé. Avec beaucoup plus d’assurance, Vera Blue nous dévoile ses propres compositions qui ont conservé en arrière-plan une base Folk mais qui évoluent dans un univers jonglant entre Pop et une musique électronique qui prend parfois de forts penchants Dance, notamment au milieu de l’album sur « Private », « Lady Powers », « Magazine » et « Fools ». Pourtant ces chansons ne sont pas nécessairement représentatives à elles seules de « Perennial » qui est beaucoup plus complexe et varié que ça. Et c’est la première chanson, « First Week », qui nous en convainc. C’est là qu’elle pose les bases de sa Folk Pop luxuriante : un chant habité, une introduction acoustique, puis soudainement un refrain porté par un orgue puissant. C’est un morceau bien plus profond qu’une simple ritournelle Pop, on y retrouve le charme de ses pairs Aurora ou Skott citées précédemment.
A la suite de ce coup de maître, Vera Blue ne se fixe aucune frontière, enchaînant ensuite sur deux chansons beaucoup plus dansantes : « Give In » puis « Regular Touch » qui conservent chacune derrière leur production léchée les qualités de l’auteure-compositrice que l’on retrouve ensuite au piano sur « We Used To », puis à la guitare acoustique sur « Say Goodbye To Your Mother ». C’est cette alternance qui rend cette œuvre à la fois déroutante et intrigante. On n’ose l’aimer dans un premier temps, mais on ne cesse d’y revenir. Une fois passé le cap Dance en milieu d’album, Vera Blue revient vers une Pop fédératrice sur « Overachiever », l’un des sommets de ce disque. La fin de l’écoute se poursuivra d’ailleurs dans cette veine, avec le plus Pop Rock « Pedestal » dont le final à la guitare évoque étrangement – et involontairement – celui de « Whistle Song » des suédois de Kent sur « Hagnesta Hill », sans être le même pour autant. A ce moment-là on se dit que ça y est, Vera Blue n’a plus rien à prouver, mais elle n’est jamais meilleure que lorsque son chant reprend le dessus sur la production car c’est son meilleur atout, et c’est ce qui arrive avec « Settle », un modèle de retenue sur lequel elle donne de la voix. Elle termine enfin avec « Hold », son véritable premier single qu’elle avait co-écrit avec Gossling.
On pourrait penser que cette jeune chanteuse issue de la Folk, en passant par la case télé et en signant chez une Major du disque, a vendu son âme ou s’est perdue en route, mais c’est le contraire qui s’est produit : elle s’est libérée. Le résultat est la fois produit et brut, Folk et Electro, mais d’abord et avant tout, il est authentique.
Pour plus d’infos :
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