1. My Boy (Twin Fantasy)
2. Beach Life-In-Death
3. Stop Smoking (We Love You)
4. Sober to Death
5. Nervous Young Inhumans
6. Bodys
7. Cute Thing
8. High to Death
9. Famous Prophets (Stars)
10. Twin Fantasy (Those Boys)
Date de sortie : 16 février 2018 / Label : Matador Records – Beggars / Pays d’origine : Etats-Unis |
“Twin Fantasy”, c’est le nouvel album de Car Seat Headrest, mais c’est aussi le premier qui remonte à 2011, ou plutôt le sixième, et le onzième… Comment ? Cette histoire ne surprendra pas les aficionados du groupe de Seattle, mais nécessitera un peu plus de clarifications pour les autres… Nous sommes donc en 2011, et le jeune Will Toledo, qui n’a pas encore de groupe, décide d’enregistrer son sixième album autoproduit en un an (!), mais le premier qui posera réellement les bases de Car Seat Headrest. Enregistré avec son ordinateur portable, il y joue tous les instruments. Écrit autour du thème de la dépression et des échecs amoureux, ce disque fera l’objet d’un véritable culte auprès des premiers fans du groupe, et marquera le point de départ d’une carrière aussi prolifique que folle.
Mais voilà, à l’époque il n’avait pas de groupe, il faudra encore quatre ans et quelques albums Lo-Fi faits maison de plus avant de se retrouver chez Matador Records et de passer à la « Hi-Fi » sur « Teens Of Style » et « Teens of Denial ». Malgré le succès de ses disques en groupe, Will Toledo voulait revenir à celui-ci qu’il n’avait clairement pas pu enregistrer dans les conditions qu’il méritait à l’époque. « Twin Fantasy (Face to Face) » est donc l’écho lointain de « Twin fantasy (Mirror to Mirror) ». Mais nous ne chercherons pas ici à comparer les deux œuvres, d’une part parce que nous n’avons pas eu l’occasion d’entendre la première, et d’autre part parce que nous avons surtout envie de vous en parler comme d’un nouvel album à part entière.
Will Toledo renfile donc ses chaussures d’adolescent et réenregistre entièrement ce disque – il ne s’agit pas d’un remaster – prenant tout le temps qu’il lui faut pour obtenir le résultat désiré. « Ce n’était jamais un travail terminé », dit-il, « et je n’étais pas parvenu à comprendre comment y parvenir jusqu’à l’année dernière ». Il a fallu huit mois de mixage en studio pour parvenir à trouver le son de batterie qu’il désirait. Un travail de fourmi, tout comme ce disque totalement imprévisible, qui ne répond à aucun format prédéfini, pouvant aussi bien nous proposer des titres Rock courts et concis comme « My Boy (Twin fantasy) » que d’autres qui s’étendent jusqu’à 16 minutes (« Beach-Life-In-Death », « Famous Prophets (Stars) », alternant calme et tempête, ultra-distorsion, changements de tempo incessants… Un mélange qui pourrait sembler totalement chaotique mais qui s’avère être une idée de génie. De bout en bout le groupe paraît touché par la grâce, nous entraînant sans mal dans son univers déprimé, avec le chant déraillant de Will Toledo, qui fait parfois penser à Julian Casablancas, en version brute.
Car cet album est bel et bien un diamant brut ; malgré tout le temps passé à l’arranger, il conserve le charme de la spontanéité qui était probablement celle de son auteur à l’époque de sa création, mais qui dégage une étonnante fougue adolescente, hyper créative, une sorte de Rock Opera Lo-Fi bourré d’histoires qui dévoile de nouvelles richesses à chaque écoute, avec un talent presque insolent. L’art et la furie n’ont probablement jamais fait aussi bon ménage…
Pour plus d’infos :
Festival Rock en Seine – Domaine National de Saint Cloud – Dimanche 27 août 2017 : galerie photos
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