1. Star City
2. Come Back
3. Easy Pleasure
4. Nervous Riders
5. Hounds
6. Wont Say That
7. Two Hands
8. Shoot To Forget
9. First You Leave
10. Flamingo
11. Wrong Number
Date de sortie : 5 juillet 2019 / Label : Opposite Number Records / Pays d’origine : Australie |
Il y a trois ans Olympia sortait son premier album, « Self Talk », un disque qui allait lui permettre de se faire une belle renommée dans son Australie natale et que nous avions défendu ici… Mais nous nous étions sentis bien seuls de ce côté de la planète ! Cette fois-ci, « Flamingo » devrait parvenir plus facilement jusqu’à vos oreilles, puisqu’il bénéficie d’une vraie sortie internationale, quel que soit le sens de ce terme à l’heure digitale, après avoir signé sur la label britannique Opposite Number Records.
Plus direct que son prédécesseur, ce disque illustre parfaitement l’univers aux multiples facettes que veut nous faire découvrir Olympia, de son vrai nom Olivia Bartley. « Flamingo » c’est l’opposition des couleurs : le gris derrière les paillettes, la joie et la tristesse, l’assurance et l’indécision, dans un sens ou dans l’autre. Avec une pochette en noir et blanc arborant un titre en lettres rouges, la référence au flamand rose n’a rien d’anodine, car l’avant-dernier représentant de ces animaux vivant en Australie fut battu par une bande d’adolescents. Il survécut, mais mourut de son très vieil âge quelques années plus tard. Et l’ultime d’entre eux fut euthanasié l’an dernier. « Nous ne méritons pas toute cette beauté », nous dit-elle à leur sujet, et c’est un peu le questionnement qui sert de ligne directrice à ce disque à la fois Pop et réfléchi.
C’est d’ailleurs avec une chanson très directe, « Star City », qui joue habilement sur ce mariage de rythme entraînant et de message plus profond qu’Olympia ouvre le bal. Puis avec son second single dévoilé, « Shoot To Forget », elle confirme sa claire intention de faire un disque moins contemplatif, plus enjoué, même si « Self Talk » comprenait lui aussi sa part de titres accrocheurs. Elle explique à propos du clip de cette chanson que l’on pourrait traduire par ‘filmer pour oublier’ que « la vidéo explore la fait de cacher ses émotions et qui l’on est vraiment. C’est quelque chose que l’on fait tous : jouer un rôle, afficher un autre visage, montrer au monde une version de soi qui nous isole pour se protéger de nous-mêmes ».
Un chose est sûre, quel que soit le rôle qu’elle incarne, presque chaque titre de « Famingo » est absolument imparable, et le meilleur est arrivé avec le troisième avant-goût dévoilé avant sa sortie, « Hounds » sur lequel elle exploite à merveille ses émotions et sa sensibilité Pop, grâce à sa voix haut, très haut perchée avant un second refrain qui arrive comme un coup de tonnerre, une déflagration de guitares et de cuivres. Olivia Bartley a co-produit « Flamingo » avec son collaborateur de longue date Burke Reid (Courtney Barnett, DMAs). Mais l’album ne se résume pas simplement à une suite de titres entraînants et bien produits. Il bénéficie de passages plus introspectifs et bercés d’émotions tels que « Nervous Riders » et les trois dernières chansons particulièrement habitées – notamment « Wrong Number » – qui offrent beaucoup de relief à l’ensemble.
« L’album fait référence à une tragédie personnelle, l’addiction et la perte de quelqu’un de très proche » confie-t-elle. « Mais cet album n’est pas une catharsis. J’ai choisi de me prêter à cette expérience car je voulais créer à partir de cela plutôt que l’expliquer. J’ai essayé de me servir de mes propres griefs pour créer l’inverse : quelque chose de joyeux. Quelque chose au-delà de moi-même, quelque chose de fantastique – de nouveau. »
Et c’est le ressenti final : la joie, osons même dire l’exultation, tant les chansons de « Flamingo », bercées de lumière, nous collent déjà à la peau. Une guitare très présente, des sonorités héritées des 80’s et de la New Wave, une voix parfaitement maîtrisée : les nombreux atouts de ce disque de Pop érudite le rendent particulièrement envoûtant. Grâce à Olympia le traitement de la douleur par la musique n’aura jamais semblé aussi doux.
Pour plus d’infos:
Lire l’interview d’Olympia
Les Etoiles, Paris, vendredi 5 avril 2019 : galerie photos
Lire la chronique de « Self Talk » (2016)
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