1. The Center Won’t Hold
2. Hurry On Home
3. Reach Out
4. Can I Go On
5. A Restless Life
6. Ruins
7. LOVE
8. Bad Dance
9. The Future is Here
10. The Dog/The Body
11. Broken
Date de sortie : 16 août 2019 / Label : Mom + Pop – Caroline Records / Pays d’origine : Etats-Unis |
2015. Le trio américain Sleater-Kinney faisait son grand retour après 10 ans d’absence et devint subitement un phénomène mondial, alors qu’il avait toujours été représentatif d’une scène alternative relativement en retrait du grand public. En France nous les avions vues en 2003 sur la petite Guinguette Pirate à Paris, puis au Nouveau Casino en 2006. Mais une décennie plus tard elles remplissaient sans mal la Cigale, et tout le monde s’est mis – à raison – à les encenser. Avec un album particulièrement percutant elles effectuaient l’un des meilleur retours des formations cutles de l’Indie Rock des 90’s. Cet enthousiasme général fut couronné par la sortie de l’album live à la Cigale en 2017 qui rendait hommage à leurs concerts explosifs.
Mais la célébrité ouvre aussi la porte à des voies insoupçonnées. Lorsque St. Vincent – devenue elle aussi entre temps une star mondiale – s’est alliée au trio pour produire son 9ème album studio, tout allait changer. Cette collaboration laissera des traces. Elles ne croyaient pas si bien dire en nommant ce disque « The Center Won’t Hold » puisque c’est précisément la section rythmique du groupe qui n’allait pas survivre à ce nouveau cap. Janet Weiss, batteuse du trio depuis 1996, décida de jeter l’éponge après la sortie de l’album. Il ne faudra pas longtemps pour comprendre les raisons d’un tel choix : cet album est fortement marqué par l’empreinte de sa productrice qui a bousculé les habitudes du trio.
A l’arrivée on ne reconnaît guère les Sleater-Kinney d’antan, hurlantes et adeptes d’une musique sans concessions, car en apparence « The Center Won’t Hold » est effectivement un histoire de concessions. Probablement trop pour la batteuse du groupe qui ne s’est pas reconnue dans ce projet où Annie Clark (St. Vincent) a entraîné le trio dans des contrées plus Pop, plus radio friendly, avec des arrangements de claviers et un dernier titre au piano (une première en 25 ans de carrière !). Du coup cet album ressemble exactement à un mélange de leur musique et de celle de St. Vincent. Elle déstabilise. Le rythme sourd de l’introduction du titre qui ouvre l’album et qui lui donne aussi son nom nous met sur la voie, surtout lorsque Corin Tucker hurle comme au bon vieux temps dans la seconde partie du même morceau : on a le sentiment que Sleater-Kinney ne sait pas toujours sur quel pied danser, et que ce disque n’est pas totalement le leur.
Pourtant, une fois l’effet de surprise passé, et l’accoutumance à leurs penchant plus Pop, on s’aperçoit que l’album ne manque pas de titre solides et finalement assez portés sur les guitares comme le très efficace « Hurry On Home » ou « Bad Dance ». Mais ce sont les penchants 80’s de St. Vincent qui restent les plus présents, notamment sur « Reach Out » qui, à sa manière, ne manque lui non plus pas d’efficacité.
« The Center Won’t Hold » est finalement l’album d’un groupe qui a encore envie d’aller de l’avant après 25 ans de carrière, peut-être en mal de renouveau malgré la solidité de ses compositions. Cet album restera sans doute l’OVNI de leur discographie. Maîtrisé dans son exécution et en fin de compte plutôt inspiré, il divisera certainement les fans du trio qui espéraient sans doute quelque chose de plus rageur, Lo-Fi, authentique. Ce que l’on ne sait pas encore aujourd’hui, c’est s’il assurera un avenir à Sleater-Kinney ou s’il marquera leur fin.
Pour plus d’infos :
La Cigale, Paris, vendredi 20 mars 2015 : galerie photos
Chroniques :
Live In Paris (2017)
No Cities To Love (2015)
The Woods (2005)
Call The Doctor (1996)
Le Nouveau Casino, Paris, Mardi 22 mai 2006 : compte-rendu / galerie photos
La Guinguette Pirate, Paris, Samedi 16 août 2003
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