Date de sortie : 19 janvier 2015 / Label : Constellation Records / Pays d’origine : Canada

Siskiyou est un groupe canadien originaire de Vancouver et composé de deux Great Lake Swimmers, Erik Arnesen et Colin Huebert, ce dernier ayant quitté le groupe pour écrire ses propres chansons. Pas d’animosité donc, et un beau projet qui a su perdurer et évoluer, puisque ‘Nervous’ est aujourd’hui leur troisième album. Après avoir commencé par écrire des titres Folk dans l’intimité de chambres d’hôtel, Siskiyou a ensuite su faire grandir sa musique avant de devenir un quatuor et donc un groupe à part entière.

On comprend vite à l’écoute de ‘Nervous’ que Siskiyou est en effet une histoire de groupe car le titre d’ouverture, ‘Deserter’, est à lui seul un condensé d’idées, ouvert par des chœurs enfantins et un tambour qui assène un rythme militaire puis évoluant dans une atmosphère plutôt lyrique portée par une belle ligne de basse, pas si étrangère à leur compatriotes d’Arcade Fire, une comparaison qui vient aussi du timbre de Colin Huebert qui se rapproche un peu de celui de Win Butler.

Bref, une formidable entrée en matière qui permet d’entrer dans l’écoute de ce disque avec une attention toute particulière, et la suite ne décevra pas. Tout d’abord ‘Bank Accounts & Dollar Bills’ confirme cette première comparaison, puis l’ambiance générale du disque, plutôt posée, mais imaginative et poétique. On y retrouve d’ailleurs quelques invités de marque familiers à des projets musicalement riches, à savoir Colin Stetson au saxophone et Owen Pallett aux cordes.

‘Nervous’ est un disque calme sur lequel on ne s’ennuie jamais. Colin Huebert a composé puis enregistré cet album alors qu’il souffrait d’une hyperacousie – un dysfonctionnement de l’audition – ce qui explique en partie l’ambiance ouatée de l’ensemble – mais il a su mettre à profit ce handicap avec beaucoup de subtilité. Comme pourrait le suggérer ‘Wasted Genius’, son génie n’a pas été altéré par sa maladie, loin de là. Avec sa Folk légèrement Lo-Fi qui passe sans mal du noir à la lumière (‘Oval Window’), son côté chorale bien pensé (‘Nervous’) et le final plus neveux de ‘Imbecile Thoughts’, Siskiyou décroche plus d’une fois les étoiles… « It goes without saying…. ».