ARMAN MELIES - Les Tortures Volontaires (2006)

1. Les Alizés
2. Low Cost
3. Sur Nos Fronts
4. Roma Troma
5. Fuir (La Belle Echappée)
6. Ivres
7. Entre Les Lames
8. Le Retour Des Caravelles
9. Dora
10. Géopolitique Des Brumes

Date de sortie : 4 janvier 2006 / Label : Warner / Pays d’origine : France

Arman Méliès. Avec un nom pareil on aurait pu le prendre pour un descendant direct de l’un des précurseurs du cinéma… Mais il ne s’agit là que d’un pseudonyme, derrière lequel se cache Jan Fiévé, ex-chanteur du groupe Enola. Lauréat du FAIR 2006, auprès de nombreux jeunes talents (dont, entre autres, Anaïs, Mansfield TYA, Amélie-les-crayons, The Patriotic Sunday, Spleen…) il n’en est pourtant pas à ses débuts en solo. Il débute en 2003, avec un EP intitulé ‘Le long train lent et les beaux imbéciles’, puis l’année suivante ‘Néons blancs et asphaltines’ sur lequel il peaufine déjà son style.

Arman Méliès revendique les ambiances planantes et éthérées. Un univers qui lui sied à merveille. Si les premières écoutes des ‘Tortures Volontaires’ demandent un effort d’attention (une torture volontaire ? Non, un effort tout simplement, qui sera amplement récompensé par la suite), on se laisse peu à peu entraîner dans ce monde à part. Un horizon lointain où se rencontrent Folk, Rock, et une instrumentation raffinée dans la lignée d’un Ennio Morriconne. Car l’univers du cinéma n’est jamais bien loin, de la très belle pochette d’inspiration années 50 à cette musique qui évoque la même époque, puis la Nouvelle Vague.

Tout démarre ainsi lentement sur ‘Les Alizés’. Arman Méliès semble prendre son temps, les instruments prennent place avec autant de minutie que de simplicité et de naturel. Sa voix se veut discrète, telle un accompagnement secondaire aux ambiances folk et mélodiques présentes tout au long de l’album, mais porte avec subtilité l’émotion créée par cette musique pleine de poésie et de mystère. Si le chant est en Français, les influences sont diverses. On reconnaît chez l’artiste une culture indé allant aussi bien puiser chez les américains de ‘Low’ (un rock à la fois puissant, lent et poétique) que les ‘bidouilleurs’ européens que sont Sigur Ros ou Radiohead.

Le chant se veut plus affirmé sur le plus direct ‘Low Cost’ ou l’émouvant ‘Sur Nos Fronts’. Les nombreux breaks et parties instrumentales restent toutefois les moments les plus marquants du disque, avec notamment un magnifique ‘Retour Des Caravelles’, à l’esprit très 60’s, avant de terminer sur un ‘Géopolitique des Brumes’ dont les nappes de claviers réveillent quelques sonorités proches du psychédélisme des années 70. Et puis Dora, un titre de près de 8 minutes qui alterne avec brio, textes et musique, au final bien plus court qu’il n’y paraît.

Une fois que la porte de l’univers d’Arman Méliès vous sera ouverte, il ne vous restera plus qu’à vous laisser porter. La bande originale d’un rêve. Un voyage émouvant de 45 minutes que l’on aimerait bien faire durer un peu plus.