Date de sortie : 1er avril 2022 / Label : Lucky Number / Pays d’origine : Ecosse

S’il y a une décennie musicale vers laquelle tout le monde revient inexorablement, ce sont bien les années 80, et Walt Disco l’ont bien compris. Cet étrange sextet vient de Glasgow en Ecosse. Animés par un amour commun des mouvement Punk et New Wave, ces six amis qui se sont rencontrés à l’Université décident de monter le groupe en 2016, mais ce n’est que quatre ans plus tard que leur premier EP, « Young Hard And Handsome », voit le jour.

Quelques singles et une belle réputation avaient cependant précédé ce disque. Leur passion commune pour l’esthétique non seulement sonore mais aussi vestimentaire des années 80 les a conduits à construire un groupe pas comme les autres, comme de nouveaux romantiques qui auraient refait surface après 40 ans de silence. On retrouve bien dans la musique de Walt Disco cette signature sonore marquée par cette période charnière entre Post-Punk et New Wave, sans oublier une forte touche de Glam qui donne au projet tout son sel.

Les premières écoutes ont de quoi déstabiliser. On peut au premier abord légitimement se demander si Walt Disco ne sont pas les Steel Panther de la New Wave. A moins qu’ils ne prennent pour modèle la Pop décalée des Scissor Sisters qui faisaient fureur dans les années 2000. Si certains groupes avaient plutôt ressuscité jusqu’ici le côté sombre du genre, à l’image de The Ninth Wave plus proche de la Dark Wave, la musique de Walt Disco évoque plus celle de Duran Duran, mais qui se seraient habillés et maquillés comme Kiss. Un étrange mélange qui force autant l’admiration qu’il éveille les haters. Pourtant, derrière les apparences et bien au-delà de l’exercice de style, les chansons sont bien là, glamour, brillantes à l’image des dansants « Selfish Lover » et « Cut Your Hair » mais aussi plus posées et réfléchies comme « Be an Actor », ou portées par des riffs heavy sur « Macilent ».

Comme son titre l’indique, « Unlearning » est une invitation à désapprendre, à se défaire des idées préconçues et des clichés, à affirmer par la même occasion leur identité et se poser en porte-voix des communautés gay, trans, et de tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule, car comme le dit si bien le refrain final de « Weightless », il n’est jamais trop tard pour commencer.