REGINA SPEKTOR - What We Saw From The Cheap Seats (2012)

1. Small Town Moon
2. Oh Marcello
3. Don’t Leave Me (Ne Me Quitte Pas)
4. Firewood
5. Patron Saint
6. How
7. All The Rowboats
8. Ballad of a Politician
9. Open
10. The Party
11. Jessica

Date de sortie : 29 mai 2012 / Label : Sire Records / Pays d’origine : Etats-Unis

Regina Spektor est probablement l’une des artistes les plus douées de sa génération et bizarrement c’est aussi celle qui n’a jamais totalement confirmé son talent. Probablement parce qu’elle est très imprévisible, souvent très audacieuse, mais aussi retenue par une tentation plus « mainstream » qui est aussi la raison de son grand succès international.

Entre admiration et agacement, ‘ What We Saw From The Cheap Seats’ résume parfaitement notre commentaire. ‘Far’, sorti en 2009, était une belle réussite. Et ce nouvel opus démarre un peu dans le même esprit. Regina Spektor ne se prend pas trop au sérieux, et n’hésite pas à faire d’une ballade au piano d’apparence très classique un étonnant mélange des genres (Rock, Soul) dans sa seconde moitié. Avec un chant tout aussi nonchalant qui ne s’impose pas seulement par ses prouesse vocales mais également par son approche aussi décalée que possible. Elle semble particulièrement apprécier de prendre des accents différents, ou d’imiter une batterie, notamment sur ‘Oh Marcello’.

Mais voilà, Regina Spektor ne peut pas s’empêcher non plus de nous balancer au milieu de tout ça des titres plus dispensables, à l’image du single ‘Don’t Leave Me (Ne Me Quitte Pas)’. On lui préférera largement la simplicité d’un ‘Firewood’. Mais il faudra toutefois attendre la seconde moitié de l’album pour enfin trouver le titre ‘All The Rowboats’, tube imparable qui surpasse de loin tout le reste. A partir de là le disque semble vraiment lancé. ‘Ballad Of A Politician’ ne convainc pas encore totalement même s’il évoque un peu Cocorosie, mais ‘The Party’ retrouve tout la générosité et l’entrain de son précédent opus.

Même si Regina Spektor n’évite pas quelques pièges, ses coups d’éclats (Oh Marcello’, ‘All The Rowboats’ et ‘The Party’) apportent une bonne dose de fantaisie à ce nouvel album, et c’est bien là le principal atout de la demoiselle. On regrette surtout l’absence sur le « CD » des trois titres bonus de la version Deluxe digitale, avec deux chansons interprétées en Russe, et surtout ‘ Call Them Brothers (feat. Only Son)’ qui figure parmi les meilleurs morceaux de l’album. Sans nous offrir là son meilleur disque, Regina Spektor poursuit sa route en nous procurant toutefois toujours autant de plaisir et d’attachement.