1. Existence
2. Crying
3. Return My Head
4. Ethel
5. The Stars Will Leave Their Stage
6. Belonging
7. The Lie Becomes the Self
8. A Thousand Lives
9. We Had to Disappear
10. Only Good Things
11. Gigi’s Recovery
12. Exist
Date de sortie : 20 janvier 2023 / Label : Human Season Records / Pays d’origine : Irlande |
Avec leur premier album sorti en 2019, les Dublinois de The Murder Capital avaient remis le Post-Punk au goût du jour et au centre des radars musicaux. A tel point que la réussite de « When I Have Fears » (notre album de l’année 2019 !) était probablement devenu un poids lourd à porter sur leurs jeunes épaules. La tentation de ne pas refaire la même chose, tout en conservant leur identité était donc grande. Et d’un point de vue sonore, « Gigi’s Recovery » est exactement au centre de cette évolution, moins radicale qu’on ne pourrait le penser, mais bien présente.
De son premier opus, le groupe a gardé la noirceur, et un sens évident de la poésie, sombre et baudelairienne. Mais il se libère surtout de ses influences et des raccourcis trop simples. James McGovern garde son chant à la fois lyrique et hanté, mais il le pose aujourd’hui à la manière d’un chanteur de Jazz sur des constructions sonores plus complexes, dissonantes, grâce au travail inventif des guitares de Cathal Roper et Damien Tuit, associé à une unité rythmique précise et intelligente composée du bassiste Gabriel Paschal Blake et du batteur Diarmuid Brennan.
Ce mariage de la mélodie et d’une ambiance complexe, oppressante et désabusée s’avère particulièrement surprenant sur des titres tels que « The Stars Will Leave Their Stage », magnifiquement interprété. L’atmosphère est certainement la clé de ce nouvel album. Le groupe affiche une belle maîtrise des larsens dès le titre « Crying » qui plante le décor de cet album que l’on appréhende comme un recueil de poésies, mais qui s’avère plus direct qu’il n’en a l’air, notamment sur « Turn My Head ».
En s’offrant les services de l’expérimenté John Congleton à la production, The Murder Capital a sans doute trouvé le partenaire idéal pour donner forme à cette évolution musicale sans perdre de son efficacité qui trouve son point culminant sur « Ethel », un titre qui condense cette approche plus réfléchie et demeure encore particulièrement direct. Le groupe flirte même le Math Rock sur « A Thousand Lives », avec son tempo à contretemps, la chaleur de la voix de James McGovern, et un jeu de guitare qui évoque celui de Jonny Greenwood de Radiohead. L’ombre des premiers albums de Foals n’est pas bien loin non plus sur le titre « Gigi’s Recovery ».
C’est finalement le bien nommé « Only Good Things » qui rappelle à l’auditeur en fin d’album que c’est dans les vieux plats qu’on fait les meilleures recettes. Une chanson qui s’ouvre à la lumière, tout comme ce disque à tiroirs qui révèle un peu plus à chaque écoute ses secrets, et qui a bien plus de qualités que celle de surprendre. On y reviendra certainement régulièrement tout au long de l’année et encore longtemps après.
Pour plus d’infos:
Lire le chronique de « When I Have Fears » (2019)
Rock en Seine – Domaine de Saint Cloud – 25 août 2019 : galerie photos
https://themurdercapital.com/
https://www.facebook.com/MurdrCapitalBand/
https://twitter.com/MurderCapital_
Vous aimerez aussi…