Date de sortie : 19 août 2008 / Label : 4AD / Pays d’origine : France / Angleterre

Il y a des choses qui ne changent pas. En y réfléchissant bien, il est assez facile de trouver un repère Stereolab dans sa vie, tant le groupe semble être là, toujours présent mais jamais envahissant depuis 18 ans déjà ! Voilà une formation qui a survécu à toutes les modes, du Grunge à la Britpop, du Trip Hop à la French Touch pour la simple et bonne raison qu’elle a toujours été relativement inclassable, avec son mélange de Pop et d’ambiances ‘Lounge’ 60’s. On se rend alors compte combien ils ont été influents toutes ces années, notamment sur des groupes tels que Broadcast.

Le plus Français des groupes Anglais est aujourd’hui de retour en très grande forme. Voici un album qui aurait injustement pu passer inaperçu pour des raisons de calendrier, étant sorti au beau milieu de la chaleur de l’été. De plus Laetitia Sadier a également commencé à s’émanciper vers de nouveaux projets, notamment Monade. Et pourtant ce 11ème album de Stereolab est une réussite comme on n’en attendait plus de leur part.

On craignait l’ennui, on se retrouve face à un disque particulièrement enjoué et avenant, qui annonce la couleur dès son premier titre, ‘Neon Beanbag’ : sans jamais trahir la recette du groupe, le rythme entraînant et les mélodies plutôt directes de ce morceau en font un petit bijou de Pop auquel on devient vite accroc. Laetitia Sadier enfonce le clou lorsqu’elle se met à chanter en Français sur un ‘Three Women’ plein de lyrisme et d’arrangements en tout genre, dont notamment de très belles parties de cuivres. Le Français sied si bien à cette musique d’une autre époque, on se croirait par moments revenu au temps des yéyés (‘Valley Hi!’). Autant dire que le plus dur est fait, car une fois que l’on a pénétré dans l’univers broque de Stereolab, on n’en ressort plus, et ce malgré la relative longueur de l’album (14 titres).

On a beau penser que Stereolab fait à chaque fois le même album, tout ici nous pousse à penser le contraire. Et quand on apprend que ce ‘Chemical Chords’ n’est que la première moitié d’un diptyque dont la suite devrait paraître dans quelques mois, on comprend que le groupe est encore loin, bien loin d’aborder la pente descendante, et ce pour notre plus grand plaisir…