Le choix d’un seul album de l’année paraît souvent impossible, mais parfois tout semble limpide. Pendant près de dix mois nous pensions déjà tenir le grand gagnant de 2024. La révélation The Last Dinner Party, portée par plusieurs concerts endiablés, nous avait particulièrement enthousiasmés et la route semblait toute tracée pour faire des jeunes anglaises les grandes lauréates de cette édition 2024. Peut-être notre éternelle favorite Aurora aurait-elle pu les détrôner… Mais en novembre s’est produit le genre d’événement qui n’arrive – littéralement – que tous les 15 ans : un nouvel album de The Cure ! Après avoir été maintes fois annoncé depuis au moins 5 ans, Robert Smith mettait enfin un terme à l’attente en fixant la date de ce 14ème album au 1er novembre. Cette formidable nouvelle en cachait un autre : « Songs of a Lost World » est un grand disque, d’une qualité inespérée pour un groupe avant tant d’années de carrière. Cela n’arrive même jamais. Et pas seulement parce qu’il éveillera chez les nostalgiques de « Disintegration » de beaux souvenirs. C’est un album inspiré, beau, touchant, sombre comme du Cure ‘classique’, loin de l’opportunisme mercantile d’un simple comeback. A vrai dire il n’y a pas photo : « Songs of a Lost World » est non seulement l’événement marquant de cette année musicale mais il dépasse de plus toutes les attentes. La casse-tête était plutôt de faire tenir le reste de nos coups de cœur parmi ces 50 places… Voici notre Top 2024 en 50 albums !
1. THE CURE – Songs Of A Lost World
Notre dernière chronique de The Cure remonte à novembre 2008, il y a 16 ans, pour la sortie de « 4:13 Dream », un album qui sonnait rétrospectivement comme la fin d’une longue aventure musicale, plaisant mais dispensable au regard de leur carrière. Peut-être est-ce pour cela que Robert Smith a tant reculé avant de sauter des années durant, annonçant à plusieurs reprises – et surtout bien trop tôt – la sortie imminente d’un nouvel opus, à tel point que ce quatorzième album était surtout devenu une arlésienne, une annonce que l’on finit par croire sans lendemain… à tort !
2. THE LAST DINNER PARTY – Prelude to Ecstasy
Le bien nommé « Prelude to Ecstasy » représente donc le moment de vérité pour The Last Dinner Party dont tous les membres sont crédités à l’écriture et à la composition. Le disque produit par James Ellis Ford (Arctic Monkeys, Blur, Foals, Florence + the Machine…) parvient à capter l’essence du groupe, ses nombreuses références à la poésie de Kate Bush, au Glam de David Bowie, mais aussi à la Pop baroque de Florence + The Machine avec qui elles partagent de nombreux points communs. Porté par son single rouleau compresseur « Nothing Matters », l’album a pourtant bien plus à offrir qu’un tube.
3. AURORA – What Happened To The Heart?
Après une série d’albums sur fond rouge, Aurora passe au bleu, comme pour nous dire que les temps que nous traversons aujourd’hui sont bien plus tristes et froids. Avec son titre « What Happened To The Heart? », la Norvégienne révèle d’emblée quelles seront les grandes lignes de son cinquième album. Spectatrice d’un monde mal en point, elle se demande à raison où a bien pu passer le cœur des hommes, sans pour autant perdre espoir. Bien au contraire, elle replace l’empathie au centre de son œuvre, car c’est bien l’indifférence face aux maux de la planète qui l’a inspirée et motivée à réagir.
4. SPRINTS – Letter to Self
On n’aurait pas pu trouver meilleur nom pour démarrer l’année sur les chapeaux de roue : Sprints va vite vous faire oublier le froid de l’hiver avec ce premier album furieusement addictif qui nous rappelle par la même occasion combien la ville de Dublin est devenue incontournable sur la scène rock internationale. « Letter To Self » s’impose en œuvre percutante et pertinente qui annonce peut-être déjà le grand retour du rock en 2024.
5. ORLA GARTLAND – Everybody Needs a Hero
Aujourd’hui Orla Gartland n’est plus seulement une figure du net, bien qu’elle maîtrise parfaitement tous les aspects de sa communication digitale. Grâce à son expérience scénique, cette artiste qui a éclos en pleine crise du COVID prend aujourd’hui sa revanche avec un album qui dégage une énergie de groupe. Tout semble avoir été revu à la hausse : jeu, production, refrains, pochette… Orla Gartland n’a rien laissé au hasard pour satisfaire ses fans et conquérir un nouveau public.Avec un tel disque, l’inépuisable Orla Gartland risque fort de devenir notre nouvelle héroïne…
6. DESPERATE JOURNALIST – No Hero
Secret trop bien gardé depuis plus de dix ans, Desperate Journalist semble enfin connaître le début de reconnaissance qui lui faisait tant défaut malgré quatre albums de haut vol, à part celle de ses plus fidèles auditeurs depuis leur magnifique premier album éponyme sorti en 2014. Il aura fallu un disque un peu plus audacieux, « Maximum Sorrow! » (2021) et une tournée en première partie de Suede pour que les Londoniens passent enfin à l’étape supérieure et place parviennent enfin à placer un album dans les charts britanniques, à sa voir ce nouvel opus intitulé « No Hero ».
7. THE SMILE – Cutouts
Que dire de ce « Cutouts » si ce n’est qu’il égale aisément, voire dépasse l’album qu’il était venu compléter. The Smile fait preuve d’un génie artistique qui nous rappelle cette formation que l’on n’a plus entendue depuis longtemps et qui s’appelle… Comment déjà ? Ah oui, Radiohead ! Un autre groupe virtuose dont l’ombre qui n’est jamais bien loin s’estompe au fur et à mesure que The Smile prend de l’ampleur car « Cutouts », tout comme les disques qui l’ont précédé, est un véritable régal.
8. ROSIE FRATER-TAYLOR – Featherweight
Inclassable et audacieuse, Rosie Frater-Taylor est une artiste que nous avions découverte par le biais d’un album oscillant entre Folk et Jazz sorti en 2021 intitulé « Bloom ». Si ses talents de musicienne ne faisaient déjà aucun doute, il lui restait encore à trouver une touche plus personnelle, quelque chose qui rendrait vraiment sa musique unique, et son troisième « Featherweight » (le premier autoproduit, « On My Mind » était sorti en 2018) pourrait bien être celui de la consécration.
9. FONTAINES D.C. – Romance
Peut-être que ce disque est celui que les dublinois étaient voués à sortir depuis longtemps. Peut-être est-il au contraire un pas de côté dans une carrière jusque-là sans accroc. Mais bien au-delà de sa renommée grandissante, à tel point que l’on pourrait se demander si Fontaines D.C. ne pourraient pas devenir un jour de nouveaux U2, « Romance » a tous les atouts d’un grand disque : il surprend, éblouit, dérange, déçoit, bref, il ne laisse personne indifférent.
10. SYLVIE KREUSCH – Comic Trip
« Montbray » n’était donc qu’un avant-goût. La plus si débutante Sylvie Kreusch revient aujourd’hui avec un deuxième album solo mais bien plus que cela au regard de sa discographie avec d’autres groupes (Warhaus, Soldier’s Heart). Aujourd’hui cette expérience longuement acquise semble rejaillir à travers une nouvelle forme d’inspiration, aux origines peut-être plus classiques, pour un résultat parfaitement canalisé.
11. NILÜFER YANYA – My Method ActorModèle d’audace gagnante, « My Method Actor » vient confirmer une fois de plus combien Nilüfer Yanya est une artiste en évolution permanente. Loin de se noyer dans de vaines expérimentations, elle insuffle beaucoup de finesse, de personnalité et d’humanité à ce troisième album, nouvelle pièce essentielle d’une carrière jusque-là sans faute. |
12. WILLOW – EmpathogenSi l’on savait déjà que Willow était capable de sortir des sentiers battus, « Empathogen » constitue une formidable surprise par son audace, sa maîtrise, sa liberté, son choix de ne pas tomber dans la facilité et de nous embarquer dans une aventure musicale personne et singulière. Un disque coup de cœur. |
13. THE SMILE –
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14. KIT SEBASTIAN – New InternationaleTroisième album de Kit Sebastian, « New Internationale » voit le du duo londonien aux origines franco-turques pousser son art du psychédélisme encore plus loin, au-delà des frontières, des plages de Bahia aux rues d’Istanbul et de Paris. |
15. MOLLY PAYTON – YOYOTTAMais pourquoi diable Molly Payton n’est-elle pas encore une star ? Un certain classicisme Indie Rock au parfum 90s se dégage de ce premier album, tout comme une certaine vulnérabilité, palpable dans le chant impeccable de Molly Payton dont le talent finira certainement bientôt par payer. |
16. NEWDAD – MadraPlus les écoutes passent et plus on a le sentiment que NewDad pourrait incarner le renouveau d’un genre qui a urgemment besoin de nouvelles icônes pour entrer de plain-pied dans le XXIème siècle. Avec MADRA, la Dream Pop a encore de beaux jours devant elle. |
17. ANGELICA GARCIA –
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18. HANNAH FRANCES – Keeper of the ShepherdNouvelle chanteresse de l’avant-Folk originaire de Chicago, Hannah Frances a sorti cette année un premier album absolument captivant à côté duquel nous serions bien passés si nous ne l’avions pas découverte en première partie du concert de Billie Marten à Paris. Une révélation. |
19. MY BRIGHTEST DIAMOND – Fight The Real TerrorC’est une joie de retrouver My Brightest Diamond aussi touchante, inspirée et authentique. The Loft. “Fight the Real Terror” sonne à la fois comme un combat intérieur et celui d’un monde meilleur. |
20. LAURA MARLING –
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21. CLOU –
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22. RIDE –
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23. RACHEL CHINOURIRI – What A Devastating Turn of EventsUn album éclectique, aussi efficace par la force de son écriture que celle de sa musique, mais aussi un processus de guérison pour Rachel et, elle l’espère, pour ses auditeurs. Une Indie Pop Alternative qui va droit au cœur. |
24. Deadletter – Hysterical StrengthL’Art-Punk a le vent en poupe ! Dans la foulée du dernier EP incendiaire d’Opus Kink, Deadletter vient lui aussi apporter sa pierre à l’édifice avec un premier album où Punk et Jazz font bon ménage. |
25. ST. VINCENT – All Born ScreamingOn retrouve l’artiste bidouilleuse et aventureuse qui avait imposé dès la fin des années 2000 son style singulier. Un disque qui brille (et brûle) de mille feux en forme de retour aux sources, et peut-être bien son meilleur depuis dix ans. |
26. POM POM SQUAD – Mirror Starts Moving Without MeNous avions découvert Pom Pom Squad sous les traits d’un pom-pom girl cabossée qui ne jurait que par les Grunge. Nous faisons aujourd’hui la connaissance de Mia Berrin, une chanteuse qui s’affirme et se détache de cette image. |
27. BRIGITTE CALLS ME BABY – The Future Is Our Way OutDu rock à l’ancienne, avec une bonne dose de romantisme et des références certes marquées mais qui ont fait leurs preuves et qui les font encore sur cet excitant premier album qui constitue un pont idéal entre les années 60, les années 80 et l’indie rock actuel. |
28. SHED SEVEN – A Matter of TimeQui l’eut cru ? Parmi les revenants de l’ère Britpop, Shed Seven n’était sans doute pas le premier groupe sur lequel nous aurions parié, mais tout vient à point à qui sait attendre… |
29. FRANCIS OF DELIRIUM – LighthouseFrancis of Delirium s’était fait connaître avec une série d’EPs pop punk nerveux et très alternatifs. Aujourd’hui le son et l’écriture de la Luxembourgeoise Jana Bahrich se sont sérieusement étoffés. |
30. MARIKA HACKMAN – Big SighQue l’approche soit directe ou intimiste, cette collection de chansons conserve la beauté à laquelle Marika Hackman nous a toujours habitués, celle d’une autrice-compositrice d’une rare finesse. |
31. THE STAVES –
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32. MANNEQUIN PUSSY – I Got Heaven« I Got Heaven » est assurément ce que l’on appelle en anglais un ‘grower’, bien qu’il soit très direct ! Il gagne en épaisseur au fil du temps. Un album ambitieux que l’on risque d’écouter encore bien longtemps ! |
33. BAT FOR LASHES – The Dream of DelphiMême s’il est finalement relativement court, une grosse demi-heure, ce sixième album de Bat For Lashes est une formidable ode à la maternité, une vraie parenthèse de poésie. |
34. LIME GARDEN – One More ThingMême si l’ensemble laisse encore à Lime Garden la place de progresser, c’est un bel album d’Indie Rock, comme seul les Britanniques savent le faire. |
35. RASCO –
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36. NINA NESBITT – Mountain MusicNina Nesbitt fait le grand bond dans un nouveau monde pour son premier album sur son propre label. Elle prend les rênes de sa carrière et dévoile un album Folk parfaitement maîtrisé. |
37. LA LUZ – News of the UniverseLes albums de La Luz se suivent et re ressemblent un peu, tout comme leurs pochettes à chaque fois superbes. Et une fois encore le Surf Rock du groupe de Seattle ne déçoit pas. |
38. KIM DEAL- Nobody Loves You MoreRock, pop, bercée de cuivres ou de touches électronique, la musique de Kim Deal semble libérée de toute contrainte et fait mouche à chaque titre. Si l’américaine a pris son temps avant d’en arriver là, c’était bien pour nous offrir le meilleur. |
39. THUS LOVE – All PleasureThus Love nous avait charmés avec « Memorial » sorti en 2022. Le trio est désormais un quartet et accueille à la basse Ally Juleen à la place de Nathaniel van Osdol, Shane Blank à la guitare, et semble revigoré par ce nouveau line-up. |
40. HINDS – Viva HindsA aucun moment Hinds ne semble se fatiguer, perdre courage ou souffrir d’un manque d’inspiration. A l’image de son titre, « Viva Hinds » est la célébration d’un renouveau, une fête à savourer et à partager. Longue vie à Hinds ! |
41. THE BUOYS – Lustre« Lustre », le premier album de The Buoys, bénéficie d’une furieuse énergie et de quelques tubes en puissance tels que « Subject A », « Check Mate » ou « Borders » ; dans un esprit rock très 90s. |
42. NADINE SHAH – Filthy Underneath« Filthy Underneath » s’inscrit globalement dans la continuité de « Kitchen Sink », mais il sonne comme l’œuvre d’une artiste qui a souffert et revient de loin, d’où son intensité, sa douleur palpable et sa fougue plus Rock. |
43. HANA VU –
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44. SOCCER MOMMY br>- Evergreen« Evergreen » est un album marqué par la perte d’un proche et l’impact sur sa propre vie. Elle en titre une collection de chansons plus touchantes, mélancoliques, mais aussi captivantes comme le très New Wave « Abigail ». |
45. LAURA MISCH – Sample The Earth (Regrown)« Sample The Earth » est en quelque sorte le disque jumeau de « Sample The Sky », un album où l’anglaise revisite les chansons de son premier opus sous une forme plus acoustique et épurée. |
46. THE WAEVE –
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41. JUNIORE –
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48. FRIEDBERG – Hardcore Workout QueenSi « The Greatest » voit Friedberg évoluer vers une électro punk dansante, le groupe autrichien n’oublie pas son mélange de post-punk et d’indie-rock teinté de pop à la frontière des genres. |
49. ADE –
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49. MIDDLE KIDS – Faith Crisis Pt 1Comme l’on aussi bien fait Metric pendant de longues années, derrière les arrangements Electro Rock se cachent d’imparables refrain sur presque chaque morceau. |
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