KIM DEAL – FRIEDBERG – THUS LOVE – SOCCER MOMMY – CLOU
KIM DEAL – Nobody Loves You More (Etats-Unis – 4AD – 22 novembre 2024)
Il y a déjà 11 ans que Kim Deal a quitté les Pixies, un départ qui coïncidait avec le retour en studio du groupe et la sortie de l’album « Indie Cindy » auquel elle n’avait pas jugé bon de participer. Bien lui en a pris, puisque le retour discographique de la bande à Black Francis n’a jamais été à la hauteur de son héritage. Partir oui, mais pour faire quoi ? D’abord un retour plutôt réussi des Breeders en 2018 avec « All Nerve », puis son premier album solo cette année, à l’âge de 63 ans. Et ce disque peu attendu est sans aucun doute la bonne surprise de cette fin d’année. Une belle revanche sur son ancien groupe dont le dernier album plutôt raté, « The Night the Zombies Came », fait pâle figure face à cette lumineuse collection de chansons. Rock, pop, bercée de cuivres ou de touches électronique, la musique de Kim Deal semble aujourd’hui libérée de toute contrainte et fait mouche à chaque titre. Si l’américaine a pris son temps avant d’en arriver là, c’était bien pour nous offrir le meilleur.
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FRIEDBERG – Hardcore Workout Queen (Autriche/Angleterre – Clouds Hill – 8 novembre 2024)
On ne sait plus combien d’années s’est fait attendre ce premier album de Friedberg, à tel point que l’on pensait qu’il n’arriverait jamais. Pourtant le groupe n’a pas chômé pendant tout ce temps, arpentant les salles de concert et festivals européens pour peaufiner son rock saupoudré d’électronique. Désormais bien loin de son premier EP « Yeah Yeah Yeah Yeah Yeah Yeah Yeah Yeah », le groupe met aujourd’hui l’accent sur le côté électronique de sa musique, mais pas seulement. Si « The Greatest » voit Friedberg évoluer vers une électro punk dansante, le groupe autrichien n’oublie pas son mélange de post-punk et d’indie-rock teinté de pop, notamment sur « Venice 142 » et « My Best Friend ». Une Indie Pop à la frontière des genres que l’on a vraiment hâte de découvrir sur scène en 2025.
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THUS LOVE – All Pleasure (Etats-Unis – Captured Tracks – 1er novembre 2024)
Thus Love, le groupe de Brattleboro dans le Vermont, nous avait charmés avec « Memorial » sorti en 2022. Le trio est désormais un quartet et accueille à la basse Ally Juleen à la place de Nathaniel van Osdol, Shane Blank à la guitare, et semble revigoré par ce nouveau line-up. « All Pleasure » ne ment pas sur son contenu. Avec ses riffs acérés et le chant calqué sur Peter Murphy du chanteur/guitariste Echo Mars, Thus Love nous offre un disque sans doute plus varié que son prédécesseur, avec un titre au piano (« Face to Face ») qui ne fait pas oublier pour autant leur identité Post-Punk, ultra présente sur des morceaux tels que « Lost in Translation », sans oublier l’imparable « On The Floor » en ouverture, « Birthday Song » et « All Pleasure » … Si tout cela n’est pas du plaisir, ça y ressemble beaucoup !
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SOCCER MOMMY – Evergreen (Etats-Unis – Loma Vista Recordings – 25 octobre 2024)
Le temps de la Bedroom Pop semble à la fois bien loin et encore familier à Soccer Mommy qui sort aujourd’hui un cinquième album toujours particulièrement personnel et sincère. Ce carnet de bord semblait avoir atteint son apogée sur « Color Theory » sorti en 2020, sans parvenir à le surpasser sur « Sometimes, Forever » deux ans plus tard. Mais cette fois-ci, tous les éléments semblent réunis pourque l’américaine remplisse son objectif de séduire un plus large public tout en menant à bien cet exercice cathartique. Car « Evergreen » est un album marqué par la perte d’un proche et l’impact sur sa propre vie. Elle en titre une collection de chansons plus touchantes, mélancoliques, mais aussi captivantes comme le très New Wave « Abigail » que l’on ne cesse de repasser en boucle.
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CLOU – A l’évidence (France – Tôt ou Tard – 18 octobre 2024)
Quatre ans après avoir sorti un premier album produit par Dan Levy de The Dø qui lui a valu une nomination aux Victoires de la Musique, Clou prend son envol sur ce deuxième album dont la douceur de la musique cache des textes à la fois personnels et réfléchis. Derrière ce titre si bien choisi, « A l’évidence », la jeune parisienne se confie et s’ouvre sur ce disque en forme de journal intime. Si le ton est calme, presque acoustique, la chaleur de sa voix et la finesse de sa plume font le reste. Comment ne pas s’émouvoir du touchant refrain de « Bleus » au thème de la violence infantile sur « À l’arrière de la voiture », les portraits de « Gare de Lyon » et l’entraînante mélodie du morceau-titre. Sur une scène française en plein renouveau, le talent à l’état pur de Clou ne devrait plus rester un secret bien gardé encore trop longtemps…
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