Date de sortie : 27 octobre 2008 / Label : Suretone – Geffen Records / Pays d’origine : Royaume-Uni

C’est devenu une habitude : depuis ‘Wish’, les albums de Cure se succèdent sans faute tous les 4 ans, malgré les déclarations de Robert Smith affirmant à chaque fois qu’il s’agit là du dernier album du groupe. Il semble qu’il se soit aujourd’hui fait une raison, Cure n’est toujours pas prêt de mourir. On ne va pas vous mentir, on n’attendait pas pour autant grand-chose de ce nouvel opus qui s’annonçait pourtant très bien, après le retour du ‘mythique’ guitariste Porl Thompson. En effet les 4 singles sortis depuis juin dernier (‘The Only One’, ‘Freakshow’, ‘Sleep When I’m Dead’ et ‘The Perfect Boy’) ne laissaient pas présager grand chose de renversant.

Eh bien ce ‘4 :13 Dream’ est en fait une excellente surprise ! Il serait peut-être tout simplement temps d’arrêter de comparer ‘qualitativement’ ce nouvel album avec des œuvres enregistrées il y a plus de 20 ans. Forcément ce n’est plus le même groupe, sa fougue n’est peut-être plus la même mais son âge non plus, et par conséquent ses envies, son approche de la musique ont elles aussi changé… C’était aussi oublier quelque chose de très important : The Cure n’est plus vraiment un groupe à singles depuis bien longtemps, au moins depuis Friday I’m In love dirons-nous. C’est sans doute pour cela que les 4 premiers extraits sortis ne nous avaient pas franchement emballés. Des titres ‘orphelins’ qui prennent étrangement tout leur sens une fois remis dans leur contexte.

Avec ‘The Cure’, sorti en 2004, Robert Smith avait déjà fait preuve d’un sacré sursaut d’orgueil, faisant un comeback inespéré avec un disque direct et inspiré. ‘4 :13 Dream’ est pour sa part un condensé de tout ce que l’on aime (ou de tout ce que l’on a aimé) chez The Cure : un disque tortueux, moins instantané que son prédécesseur, mais qui devrait au final vivre plus longtemps. Il y a tout d’abord cette intro savoureuse, ‘Underneath The Stars’, on n’avait pas entendu un tel truc depuis, allez, l’album ‘Disintegration’. On sent tout de suite à quel point le comeback de Porl Thompson a joué un rôle important, car on se croirait soudainement de retour plus de 15 ans en arrière, reprenant les choses là où il les avait laissées. Du coup, ‘The Only One’ qui suit ce titre prend soudainement tout son sens et laisse apparaître des charmes que sa version single n’avait pas su dévoiler. Il n’en faudra pas plus pour relancer la machine, de ‘The Reasons Why’ avec sa ligne de basse très ‘New Order’ au tir groupé ‘The Real Snow White’, ‘The Hungry Ghosts’ et ‘Switch’ qui illustre une envie de jouer qui fait plaisir à entendre.

‘4 :13 Dream’ n’est pas forcément ce que le groupe a fait de mieux, il comporte même son lot d’erreurs, comme ce ‘Freakshow’ qui sonne comme leurs faces B des années 80, l’effet de surprise en moins. Pour le reste il y a largement de quoi trouver son bonheur dans cet album vraiment riche qui cette fois-ci ne s’enlise pas dans trop de complications comme l’avait fait ‘Bloodflowers’, conservant pour la plupart des ses morceaux un format court, jamais plus de 5 minutes hormis le premier titre. ‘This, Here And No’ fait ainsi écho, avec réussite, au ‘End’ de ‘Wish’, ‘The Stream’ remémore quelques heures sombres du groupe, alors que ‘Its Over’ reprendrait plus en revanche les teintes colorées de ‘Kiss Me Kiss Me Kiss Me’… Pour faire simple, le nouvel album de Cure ressemble à … du Cure ! Et notre histoire d’amour, avec ses hauts et ses bas, n’est pas encore sur le point de se terminer…

Titres conseillés: Underneath The Stars, The Only One, The Reasons Why, The Real Snow White, The Hungry Ghost, Switch, The Scream, It’s Over

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