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Date de sortie : 3 juin 2008 / Label : Matador Records – Beggars / Pays d’origine : Etats-Unis

Deux ans à peine après la sortie du superbe ‘Palo Santo’, Shearwater est de retour avec un nouvel album qui devrait cette fois-ci définitivement les installer parmi les groupes qui comptent. Leur avant dernier opus a sans doute été un déclic pour Jonathan Meiburg qui a décidé de quitter pour de bon Okkervil River afin de se consacrer exclusivement à Shearwater. A l’écoute de ‘Rooks’ on se dit très, très vite que bien lui en a pris.

Si ‘Palo Santo’ était une grande réussite d’un point de vue émotionnel, ‘Rooks’ est un monument. L’oiseau Shearwater s’envole loin, très haut, vers un monde envoûtant, à la beauté glacée et enivrante. On retrouve dans ce disque cette magie que l’on avait eu la chance de découvrir avec le groupe sur scène il y a deux ans à la Maroquinerie (Paris). La qualité d’écriture, la beauté des mélodies, le chant de Jonathan Meiburg vous prennent aux tripes et ne vous relâchent plus.

Si la comparaison avec Talk Talk est toujours valable, Shearwater semble néanmoins de plus en plus s’affranchir de toute influence avec le temps. Il est vrai qu’il s’agit déjà de leur 5ème album en 10 ans. Une expérience et une maîtrise qui leur permettent aujourd’hui de nous offrir des compositions qui n’ont pas besoin d’être énervés pour être captivants, à l’image de ‘Rooks’ et de son magnifique arpège d’ouverture, un titre imparable et beau à pleurer.

L’ambiance générale se veut donc plus proche de la Folk, avec un belle part laissée aux cordes et autres sonorités acoustiques (‘Leviathan, Bound’, ‘Lost Boys’…), mais également un aspect particulièrement orchestré, avec notamment les cuivres qui accompagnent les guitares de ‘On the Death of the Waters’, ou encore deux titres qui nous font beaucoup penser à Radiohead, à savoir ‘The Snow Leopard’ qui par son piano ressemble beaucoup ‘Pyramid Song’, ou ‘South Col’, un instrumental pas si lointain de ‘Treefingers’ sur ‘Kid A’. Enfin, ‘Century Eyes’, le seul titre vraiment ‘énervé’ du disque est aussi un modèle d’efficacité.

On n’en voudra donc pas à Jonathan Meiburg d’avoir quitté Okkervil River pour se dédier à Shearwater tant la qualité du résultat lui donne raison. Rien ne résiste à cette avalanche d’émotions. Un disque au lyrisme sans pareil. Magnifique.

Titres conseillés: On the Death of the Waters, Rooks, Leviathan Bound, Lost Boys, Century Eyes, The Snow Leopard