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Date de sortie : 18 mars 2013 / Label : Warner / Pays d’origine : Royaume-Uni

On pouvait dire qu’il ne manquait plus qu’eux… Après un retour (scénique) en fanfare au même moment que d’autres vieilles légendes de la Britpop, notamment Blur et Pulp, Suede a décidé d’aller un pas plus loin, en nous offrant un successeur à leur dernier album, ‘A New Morning’, presque 11 ans après. La bonne nouvelle c’est que ce comeback n’est apparemment pas motivé par l’argent, bien que Brett Anderson en solo n’ait jamais connu le succès de son groupe. Selon ses propres dires, ‘Bloodsports’ est né de l’envie d’offrir à leurs fans l’album que ‘A New Morning’ n’avait pas été, car la belle histoire de Suede s’était un peu terminée en queue de poisson, sur la pente descendante, avec un disque somme toute honnête mais en deçà de leur belle discographie.

Et il ne vous faudra pas longtemps pour comprendre qu’ils n’ont pas pris les choses à la légère, car s’il y a bien quelque chose qui se dégage de ce nouvel opus, c’est l’envie. Celle de se faire plaisir notamment, mais aussi de retrouver la splendeur passée de ‘Coming Up’ et de ‘Dog Man Star’, jusque dans cette pochette qui reprend dans l’esprit les visuels de l’époque. En cela ‘Bloodsports’ se rapproche d’ailleurs principalement du premier de ces albums cités, car il a en commun une énergie et une avalanche de tubes en veux-tu en voilà qui font plaisir à voir. Le premier titre dévoilé, ‘Barriers’, constitue d’ailleurs une excellente entrée en matière, avec sa basse ronronnante, son refrain mordant, ses chœurs, il possède quelque chose d’épique qui rappelle effectivement les mythiques ‘Trash’ et ‘Beautiful Ones’.

L’album part ainsi au quart de tour, car Snowblind’ n’a rien à lui envier, puis le single ‘It Starts And Ends With You’, bien que plus convenu, reste lui aussi très efficace. Mais il restait encore à savoir quel profondeur le groupe était encore capable d’insuffler à un album entier, surtout après un si long silence. Un début de réponse arrive avec le riff de guitare du refrain de ‘For The Strangers’, et d’une manière générale la partie centrale de l’album qui pour sa part évoque plus les titres plus ambiants et psychédéliques de ‘Dog man Star’, notamment ‘Sometimes I Feel I’ll Float Away’, qui malgré un début un peu lent, gagne en intensité jusqu’à son refrain. Seul ‘What Are You Not Telling Me’ semble faire un peu tâche dans ce bel ensemble en tombant dans un pathos peu convaincant, tout à l’inverse de ‘Always’, un superbe morceau qui réussit là où ‘Wat Are You…’ échoue.

Brett Anderson n’a pour sa part rien perdu de ses habitudes, à savoir les très Pop ‘lalalalala’ qu’il entonne sur de nombreux refrains, ce qui crée parfois un étrange décalage entre son romantisme affiché et le côté plus sombre et mystérieux qu’incarne son groupe. Bien que classé dans la mouvance Britpop, Suede a toujours été un groupe un peu en marge de tout cela. Il est assez difficile de dire avec aussi peu de recul où viendra se placer ‘Bloodsport’ parmi les disques marquants qu’ils ont sorti pendant les années 90. On peu reprocher à cet album de ne pas être le plus original du groupe, loin de là, mais Suede voulait nous offrir un retour à la hauteur de son envie et de ce plaisir retrouvé, et de ce point de vue, la mission est parfaitement accomplie.

Titres conseillés : Barriers, Snowblind, It Starts And Ends With You, Sabotage, For The Strangers, Always, Faultlines

Pour plus d’infos :

Chroniques :

‘Suede’ (1993)

Festival Les Inrocks – La Cigale, Paris, lundi 11 novembre 2013 : galerie photos

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