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Date de sortie : 21 mai 2012 / Label : Secretly Canadian – Differ-Ant / Pays d’origine : Etats-Unis

C’est l’une des belle découvertes de cette fin de printemps dont le nom déjà ne pouvait pas nous laisser indifférents : Exitmusic. Rendre hommage à Radiohead en choisissant de prendre pour nom l’une de leurs chansons, ce n’est pas rien, parce que forcément du monde vous attend alors au tournant et il ne vaut mieux pas se planter. Encore moins lorsque l’on fait de la musique en venant du cinéma. C’est le cas de la chanteuse Aleksa Palladino, une actrice avec pas mal de films et de séries TV à son actif qui, accompagnée de son mari Devon Church, composent Exitmusic.

Et pourtant les doutes s’envolent vite à l’écoute de ‘Passage’. A vrai dire on n’en a jamais vraiment eu, tant leur EP ‘From Silence’ sorti l’an dernier était plein de belles promesses, sans que l’on sache d’ailleurs à ce moment là qui étaient les membres de ce groupe. En outre ils sont signés chez le label Secretlty Canadian qui abrite quelques belles perles de l’Indé dont nous avons déjà parlé telles que Little Scream, The War On Drugs ou Gardens & Villa. Bref, tout cela leur offre une crédibilité à toute épreuve.

Nous avions donc découvert avec leur EP une atmosphère hantée et noisy, qui devait autant par son audace à Björk et Sigur Rós qu’à la Dream Pop des années 90 par ses envolées de sons saturés. La bonne nouvelle, c’est que ‘Passage’ n’a rien perdu de cela. Avec cet album le duo pousse son expérimentation sonore un peu plus loin, ne se contentant pas de nous séduire, mais en nous envoûtant littéralement sur des titres à la beauté glacée tels que ‘White Noise’, une chanson magnifiquement élaborée qui illustre bien le chemin parcouru en seulement quelques mois. Exitmusic est passé au niveau supérieur, comme le suggère peut-être d’ailleurs le titre de l’album. Une oeuvre totalement habitée par le chant très particulier d’Aleksa Palladino qui, grâce à quelques envolées d’un lyrisme fou, nous enchante au plus haut point, que ce soit sur les refrains plaintifs de ‘Passage’ ou ceux héritée de la New Wave de ‘The Modern Age’. Cette voix qui alterne entre langueur et rage est un atout majeur.

L’atmosphère souvent planante laisse bien évidemment souvent penser à Beach House, notamment lorsque les claviers sont plus présents comme sur ‘The Night’. Les parties plus électroniques sont dans l’ensemble très sombres (‘The Cold’) et parler de Zola Jesus nous semblerait également tout à fait approprié. Mais l’approche d’Exitmusic est dans l’ensemble beaucoup plus noisy, basée sur les guitares. C’est d’ailleurs pour cela que l’on évoquait un peu plus tôt Sigur Rós, en raison de cette habileté à rendre atmosphérique une musique noyée sous une lourde distorsion (‘The Night’), même si ce duo est dans l’ensemble beaucoup plus mordant. On pourrait bien sûr parler aussi My Bloody Valentine, mais franchement avec ce premier album Exitmusic semble déjà bien assez grand pour faire parler de lui pour ce qu’il est : un duo de talent qui pourrait bien créer la surprise cette année, car ‘Passage’ est vraiment un disque remarquable.

Titres conseillés : Passage, The Night , The City , White Noise, Storms, The Modern Age

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