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Date de sortie : 8 mars 2011 / Label : Merge Records / Pays d’origine : Etats-Unis

Il y a des groupes qui explosent vite aux yeux et aux oreilles du grand public. D’autres moins. On ne saurait vous dire pourquoi Wye Oak n’est pas plus connu aujourd’hui, alors que tous les ingrédients sont là pour faire d’eux l’une des formations complètement dans l’air du temps. On avait été plus qu’agréablement surpris par leur prestation en première partie des Dodos à Paris en septembre 2009, et leur album ‘The Knot’ avait confirmé cette impression.

Wye Oak, c’est Noisy, mais c’est un peu Folk en même temps. Si le duo Jenn Wasner et Andy Stack aime sans aucun doute le son des guitares saturées, il ne délaisse pas pour autant le côté mélodique – et souvent fortement mélancolique – sur des compositions qui prennent leur temps. Ici, pas question de se lancer à 100 à l’heure dans des titres au rythme effréné. Non, Wye Oak s’impose en finesse, par l’intensité qu’ils ont su donner à leurs chansons.

C’est une évidence, la complicité du duo, et son mode de fonctionnement (Jenn écrit les chansons, Andy les arrange avec elle, en y apportant aussi bien son jeu de batterie que de claviers) n’y sont pas pour rien. On sent bien que Wye Oak a toutefois fait des progrès dans le domaine de la production, confiée à fois-ci à John Congleton qui a notamment travaillé avec St Vincent ou Shearwater, et qui apporte plus de rondeur à l’ensemble, moins de blancs, des titres qui semblent finalement plus « à vif », comme le superbe ‘ Two Small Deaths’ qui ouvre le disque avec ses arpèges, la voix planante de Jenn, pour un résultat aussi poignant que rêveur. Mais c’est un peu plus loin, sur ‘Holy Holy’ que la force mélodique du duo prend tout son sens, une chanson qui allie parfaitement puissance sonore et beauté.

Et les exemples similaires sont nombreux sur cet album qui ne perd rien de sa tension tout au long des 38 minutes d’écoute. Sur le même modèle, ‘Dog Eyes’ se termine sur un final tonitruant, avant de faire place au plus posé, mais aussi bien plus Roots ‘Civilian’ (on décèle dans le jeu de guitare quelque chose de plus proche de l’Americana). Quoique, ça commence tout doucement, mais à la moitié du titre, la batterie d’Andy vient faire écho à la guitare de Jenn pour un final particulièrement convaincant. Enfin notons que le dernier titre de l’album, ‘Doubt’ évoque étrangement un autre groupe de Baltimore, et sans doute le plus connu aujourd’hui : Beach House.

En fin de compte, pour ceux d’entre vous qui connaissaient déjà leur précédent album, ‘Civilian’, tout en restant dans la continuité de ‘The Knot’, constitue une nette évolution par rapport à son prédécesseur, non seulement en terme de son mais aussi de personnalité. On dit souvent que le trio c’est la formule parfaite, Wye Oak nous fait donc mentir avec brio en nous offrant là un ‘Civilian’ de toute beauté.

Titres conseillés : Two Small Deaths, Holy Holy, Dog Eyes, Civilian, Hot As Day, Doubt