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Date de sortie : 17 février 2009 / Label : One Little Indian – Polyvinyl Records / Pays d’origine : Etats-Unis

Asobi Seksu nous avait laissé il y a déjà trois ans au beau milieu d’un bain de larsens, avec nos oreilles sifflantes, mais heureuses pour un bon bout de temps. Mais là on commençait à trouver le temps long. Alors que s’est-il passé pendant tout ce temps ? Des problèmes de groupe, tout simplement. James Hanna et Yuki Chikudate, les têtes pensantes d’Asobi Seksu, se sont une nouvelle fois retrouvés à deux, après un premier départ des membres à la suite du premier album.

Certains auraient mis fin à l’aventure, mais Asobi Seksu s’est au contraire retrouvé avec une foule de possibilités devant eux et particulièrement celle de faire oublier les sempiternelles comparaisons avec les groupes Noise et Shoegaze, My Bloody Valentine en tête. Ce n’est donc pas un hasard si le duo a décidé d’appeler son nouvel album ‘Hush’, c’est-à-dire ‘Chut’ ou ‘silence’, et de trouver ses membres en photos sur une pochette au blanc immaculé qui détonne avec le rouge pétant de ‘Citrus’.

Alors, fini les murs de guitares bourrées d’effets ? En partie, oui, mais Asobi Seksu ne change pas ainsi du jour au lendemain toute une culture musicale. Loin d’être un totale remise en question, ‘Hush’ est bien plus une évolution logique pour un groupe qui a maintenant quelques années d’expérience derrière lui. Le premier extrait, ‘Me & Mary’ dévoilait donc déjà une approche beaucoup plus Pop, sans pour autant faire oublier leur marque de fabrique. Un titre de transition, dirons-nous, car celui-ci reste tout de même très proche de leurs productions précédentes.

‘Hush’ est un disque qui va puiser son inspiration dans des racines bien plus atmosphériques, que l’on a pourtant toujours très envie de comparer aux groupes du début des années 90, mais on citera cette fois-ci bien plus facilement Lush époque ‘Spooky’ (‘Layers’), Cocteau Twins, les Pale Saints ou encore Slowdive (‘Meh No Mae’). Ce sont les claviers qui semblent ici avoir le dernier mot, laissant ainsi tout le loisir à Yuki Chikudate de mettre en avant sa très belle voix trop souvent noyée sous les effets et la distorsion par le passé. Un timbre renversant qui donne parfois le vertige (‘In the Sky’).

Ainsi c’est une sorte de beauté glacée qui s’offre à nous, au charme parfois direct (‘Familiar Light’, ‘Glacially’), parfois plus suggéré (‘Gliss’ et sa petite touche électronique). Et puis cela ne leur empêche pas de reprendre parfois les guitares afin de faire vrombir leurs amplis, comme sur le final de ‘Transparence’ et de ‘I Can’t See’. Une chose est sûre, Asobi Seksu impose un format Pop et mélodique bien plus épuré qu’on ne lui connaissait pas, et qui donne parfois des frissons (le très beau titre de clôture ‘Blind Little Rain’).

Forcément, le caractère plus posé mais aussi imparfait de ce disque laissera certains perplexes dans un premier temps, surtout si l’on attend un nouveau ‘Citrus’. Mais la flamme d’Asobi Seksu ne s’est pas éteinte. Ecoutez, et vous découvrirez que ‘Hush’ ne demande qu’à faire fondre la glace qui l’entoure.

Titres conseillés: Layers, Familiar Light, Sing Tomorrow’s Praise, Gliss, In the Sky, Me & Mary, Blind Little Rain