1. Pioneer To The Falls
2. No I In Threesome
3. The Scale
4. The Heinrich Maneuver
5. Mammoth
6. Pace Is The Trick
7. All Fired Up
8. Rest My Chemistry
9. Who Do You Think
10. Wrecking Ball
11. The Lighthouse

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Voici un troisième album qui s’est fait attendre et qui a bien failli ne pas voir le jour. Il aura fallu à Interpol trois longues années pour donner un successeur à ‘Antics’ qui les avait définitivement propulsés en haut de tous les classements, même si celui-ci était bien inférieur à l’initial ‘Turn On The Bright Lights’.

C’est donc avec perplexité que nous avons abordé cet album. Il ne s’agissait plus aujourd’hui de s’attendre au pur chef d’œuvre tant espéré il y a trois ans – ils n’en seraient pas passés si loin si le charme de ‘Antics’ ne s’était pas retrouvé plombé par une fin plutôt moyenne – mais de se rassurer sur la capacité du groupe à nous faire encore vibrer et à se renouveler à l’heure où des groupes tels que Editors semblent enterrer toute concurrence dans la même catégorie.

A la première écoute de ‘Our Love To Admire’, les doutes semblent se préciser : malgré une production impeccable, peu de titres ont l’air de sortir du lot – à l’exception notable de ‘The Heinrich Maneuver’ – dans cet enchaînement de lentes complaintes un peu trop similaires. Mais Interpol n’est pas un groupe qui se dévoile facilement (voire pas du tout sur scène, si vous avez déjà eu l’occasion de les voir). Et voilà qu’au fil des écoutes les mélodies et les nombreuses subtilités de cet album se révèlent à nous. ‘Pioneer To The Falls’ semble démarrer laborieusement puis monte en intensité jusqu’à son final vibrant, mariant à merveille nappes de claviers atmosphériques et roulements de batterie. ‘No I In Threesome’ enchaîne dans le même esprit : un tempo lent qui laisse place à une seconde partie plus tranchante qui n’est pas sans rappeler certains titres du premier album.

Un tempo lent donc. Ce n’est qu’à partir de ‘The Heinrich Maneuver’, single et tube évident à l’image d’un ‘Evil’, que la machine s’emballe au point d’enchaîner sur un ‘Mammoth’ où elle semble subitement tourner de nouveau à plein régime. Deux titres plus rythmés et surtout plus tranchants qui nous rappellent qu’Interpol n’est pas qu’un petit groupe indé comme tant d’autres. C’est à partir de là que l’on commence à reconsidérer ‘Our Love To Admire’ et à l’écouter sans à priori. Avec plus d’indulgence aussi. Le mariage habile du chant et des chœurs de ‘Pace Is The Trick’ a tout pour plaire, les guitares et l’ambiance inquiétante de ‘All Fired Up’ sont d’une redoutable efficacité ! Une fois que l’on comprend que ‘Who Do You Think’ ressemble trop à l’Interpol du passé, on se rend compte que le groupe va bel et bien de l’avant.

La palme reviendra peut-être aux deux derniers titres planants, mélancoliques, teintés de New Wave que sont ‘Wrecking Ball’ et surtout le sublime final ‘The Lighthouse’ avec lequel Interpol démontre qu’il n’est vraiment pas nécessaire de faire rugir les guitares pour nous faire vibrer. Du grand art.

‘Our Love To Admire’ n’atteint pas encore l’excellence de ‘Turn On The Bright Lights’, mais Interpol n’a certainement pas à rougir de ce troisième opus parfaitement cohérent et bien plus lyrique que ‘Antics’, notamment grâce au chant de Paul Bank qui a pas mal évolué depuis les débuts du groupe. Une approche difficile donc, mais des efforts récompensés… on continue à les aimer.

Titres conseillés: Pioneer To The Falls, No I In Threesome, The Heinrich Maneuver, Mammoth, All Fired Up, Wrecking Ball, The Lighthouse

Pour plus d’infos:

Chroniques:

‘Antics’ (2004)
‘Turn On The Bright Lights’ (2002)
Lire le compte-rendu du concert au Trabendo, Paris, le mercredi 6 novembre 2002
Voir la galerie de la séance dédicaces, Fnac Opéra, Paris, le vendredi 19 novembre 2004

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