01. It’s aboutnothing
02. Stop
03. No one’s gonna change your life but you
04. It’s a waste of my time
05. Close your eyes
06. Sorry’s just a word
07. So lame
08. Too beat
09. All these days
10. Wildside
11. Little bird
12. I don’t wanna waste more time

Toujours aussi doués qu’infortunés, revoici les Irlandais de Turn avec un troisième album, très attendu par leur noyau de fans fidèles, sobrement intitulé ‘Turn’. Infortunés car il semble que depuis le départ de Gavin Fox pour aller rejoindre Idlewild, Ollie Cole et Ian Melady ne sont pas encore parvenu à trouver un bassiste ‘stable’ qui ne quitte pas le groupe au bout d’un an. Même s’il semble que Ciaran Kavanagh, arrivé en 2004, soit définitivement installé en tant que nouveau bassiste, l’inspiration du groupe s’en est forcément retrouvée chamboulée.

Après le noir de ‘Forward’ nous retrouvons donc nos Irlandais baignant dans un blanc immaculé, et couverts de papillons de nuit. C’est un choix judicieux, car les deux albums sont effectivement très différents. On savait déjà que Turn, malgré ses influences ‘Pixies’, avait toujours gardé une place importante pour ses ballades et son penchant plus pop. Ici c’est sur tout l’album que la pop prédomine. Le groupe range ses pédales de distorsion et se lance dans une musique beaucoup moins sombre et noisy. Pour la première fois également les titres sont tous attribués à Ollie Cole, et non à Turn, illustration de sa position renforcée de leader et de songwriter.

Même si l’on peut craindre dans un premier temps que le manque de tubes enragés tels que ‘Beretta’ puisse faire défaut, on est vite rassuré au fil de l’écoute. Et c’est sans doute l’une des forces du trio : nous offrir un album différent à chaque fois. Et chacune de leurs œuvres semble complémentaire. Une pierre de plus à l’édifice. Tout commence avec ‘It’s About Nothing’, parfaite pop-song destinée à tourner en boucle sur les ondes (enfin, pas les ondes françaises), mais pas forcément le titre le plus intéressant après s’être réellement imprégné du disque, que le groupe qualifie de ‘grower’, c’est-à-dire que l’intérêt monte au fil des écoutes, que la réaction n’est pas forcément directe. Et en effet, après une première impression sympathique qui nous laisserait néanmoins penser que le groupe se relâche un peu, voilà que l’on se surprend à fredonner les mélodies de ‘It’s A Waste Of Time’, ‘So Lame’, ou encore le petit bijou acoustique ‘Too Beat’.

En fin de compte Turn est l’un des rares groupes aussi bien capable de provoquer un pogo en concert que de tirer des larmes à son auditoire. Dans ce domaine les deux derniers titres, ‘Little Bird’ et l’épique ‘I Don’t Wanna Waste More Time’ dont les violons accentuent l’effet mélancolique, sont autant de magnifiques exemples.

Mine de rien, le trio de Kells est en train de se construire une discographie parfaite. Il y a donc une fois de plus beaucoup de pépites et de plaisir à puiser dans cet album. Turn, un groupe toujours aussi talentueux qu’indépendant, mais qui n’a pas encore dit son dernier mot, pour notre plus grand bonheur.

Titres conseillés : It’s About Nothing, Stop, It’s A Waste Of My Time, So Lame, Too Beat, All These Days, Little Bird, I Don’t Wanna Waste More Time.