1. Stretch Your Eyes
2. Familiar
3. Red Virgin Soil
4. It’s Happening Again
5. Stone
6. Trojan Horses
7. Citizen Of Glass
8. Golden Green
9. Grasshopper
10. Mary
Date de sortie : 21 octobre 2016 / Label : Play It Again Sam / Pays d’origine : Danemark |
Agnes Obel avait pris son temps pour donner un successeur à “Philharmonics”. Loin de surfer sur la vague de son succès, elle avait minutieusement peaufiné sa ligne créatrice pour revenir avec un disque où beauté et rigueur artistiques allaient de pair. Trois ans après « Aventine », il en va de même pour « Citizen Of Glass ». Malgré son succès phénoménal et un nombre impressionnant de disques vendus, elle semble vivre dans une bulle, loin du tumulte de l’industrie musicale, dans un univers fait de recherche, en quête d’excellence et de renouveau.
« Citizen Of Glass », c’est un peu tout cela. Si Agnes Obel reste fidèle à son piano et à la poésie qui fait tout son charme, on décèle rapidement à l’écoute de cet album une envie de ne pas rester coincée dans un style, quitte à surprendre au premier abord. De ce point de vue le premier single dévoilé, ‘Familiar’, était un excellent choix. Après une introduction plutôt classique, subtile et posée, Agnes Obel nous dévoile de nouvelles palettes sonores, plus électroniques, lorsqu’elle entame un duo avec… elle-même ! On a cru un instant qu’elle avait invité Antony Hegarty ou Fryars à l’accompagner sur ce morceau, mais non, c’est en modifiant sa voix par des effets de studio qu’elle obtint cet étonnant timbre.
A la fois chanté et instrumental (‘Red Virgin Soil et ‘Grasshopper’ notamment), « Citizen Of Glass » est un album basé sur un concept qui mélange abstraction, art moderne, et un regard sur le monde actuel. « Le titre vient du concept allemand du gläsener bürger, l’homme ou le citoyen de verre » raconte Agnes Obel. « C’est en fait un terme juridique pour parler du niveau de vie privée qu’a un individu dans un pays, et en terme de santé publique le terme désigne la quantité de choses que l’on sait du corps d’une personne, de son histoire biologique – si l’on sait tout d’eux ils sont désignés complètement en verre. Il y a un sentiment croissant aujourd’hui qu’il faut être plus transparent, plus citoyen de verre. Et pour s’ouvrir un peu, il faut s’utiliser soi-même comme instrument, et pas seulement si on est artiste ou musicien. »
Elle exploite ce concept jusqu’au bout en jouant beaucoup sur les textures, en développant un ensemble de chansons au rythme délicat et où chaque instrument (violon, violoncelle, claviers) joue un rôle majeur. Son approche ressemble parfois à celle assez conceptuelle des derniers albums de Björk, mais dans une version toujours baignée de musique classique et de sonorités naturelles. Le single ‘Golden Green’ illustre parfaitement ce concept du verre, avec une mélodie construite sur presque un seul instrument, le marimba, qui se rapproche du xylophone. C’est un titre d’une beauté renversante, qui ne donne jamais l’impression de ‘vide’ malgré son aspect dépouillé, et c’est un commentaire résume plutôt bien toute cette œuvre. Chez Agnes Obel la noirceur (de l’instrumental ‘Grasshopper’ notamment) s’exprime sous une forme de grâce et de volupté qui lui est propre. On n’a pas fini de se délecter de la richesse de la musique de cette artiste définitivement unique.
Pour plus d’infos :
Chroniques:
‘Aventine’ (2013)
‘Philharmonics’ (2010)
Lire l’interview d’Agnes Obel, Paris, le mardi 9 novembre 2010
Voir la galerie photos du concert à la Flèche d’Or, le jeudi 28 octobre 2010
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