1. All The Things
2. The Ride
3. Congratulations
4. Drowning In The Sound
5. Hold On Tight, Darling
6. The Thing About Things
7. Life’s Such A Bitch Isn’t It
8. Judy Blume
9. Feeding The Dark
10. Bigger On The Inside
11. There Will Be No Intermission
12. Machete
13. You Know The Statistics
14. Voicemail For Jill
15. You’d Think I’d Shot Their Children
16. A Mother’s Confession
17. They’re Saying Not To Panic
18. Look Mummy, No Hands
19. Intermission Is Relative
20. Death Thing
Date de sortie : 8 mars 2019 / Label : 8ft. Records – Cooking Vinyl / Pays d’origine : Etats-Unis |
« Il n’y aura pas d’interruption ». Nous aurions pur le croire en regardant la date du dernier album « solo » d’Amanda Palmer : 2012 ! Et pourtant elle n’a pas pris son temps, ces dernières années ont été particulièrement bien remplies pour l’américaine qui a sorti un livre, tourné et sorti un album live avec son mari, l’écrivain Neil Gaiman, enregistré de nombreuses reprises hommages (à David Bowie, Dolores O’Riordan) en compagnie de Jherek Bischoff, un album avec son père, un autre – « Piano Is Evil » – qui reprenait son disque « Theatre Is Evil » en version piano solo, un disque collaboratif avec Edward Ka-Spel intitulé « I Can Spin A Rainbow », sans parler des nombreuses tournées, avec ou sans les Dresden Dolls, et des concerts en collaboration avec d’autres artistes où elle interpréta « Blackstar » de David Bowie !
Tout ceci n’est qu’un aperçu. Alors quand Amanda Palmer décide enfin de sortir un nouvel album, on se dit qu’elle n’a certainement pas fait les choses à moitié. Pourtant, « There Will Be No Intermission » ne ressemble à aucun autre de ses disques. On est loin de l’irrévérence de son premier album solo, ou de l’exubérance du second. Évidemment, avec les années écoulées ses aspirations ne sont probablement plus les mêmes qu’à l’époque où elle s’affichait en icône du « Punk Cabaret ». Le fait d’être mère a certainement aussi fait évoluer sa perception de la musique, ou au moins sa façon de composer. « La plupart des chansons étaient des exercices de survie » dit-elle. « Ce n’est pas vraiment l’album que je prévoyais de faire. Mais le deuil et la mort continuaient de se produire en temps réel, et ces chansons sont devenues ma boîtes à outils thérapeutiques pour y donner du sens. »
Cette même Amanda Palmer qui nous avait dit il y a quelques années lors d’une mémorable interview qu’elle « n’aimait pas le piano » mais qu’elle en jouait plus par nécessité, semble s’être totalement réconciliée avec son instrument de prédilection à qui elle offre un album fleuve d’une heure et 17 minutes, composé de 20 titres dont près de la moitié son en fait des intermèdes musicaux, et les autres sont des chansons, profondes, humbles, bercées de nombreuses émotions et d’une durée allant de 5 à plus de 10 minutes. Son collaborateur de longue date, Jherek Bischoff, a également ajouté quelques touches de piano et de contrebasse. Il a aussi arrangé les 10 courtes mélodies instrumentales basées sur les thèmes des chansons qui servent d’interludes.
Le résultat est particulièrement vibrant, mais surtout exigeant : il faudra prendre son temps pour se plonger totalement dans l’univers de « There Will Be No Intermission » qui n’offre pas de « tube » à proprement parler mais des chansons qui sont à chaque fois une réflexion sur la vie, la mort, et le monde qui l’entoure. « A Mother’s Confession » aborde ses erreurs en tant que mère, « Machete », a été écrite en hommage à son meilleur ami, Anthony, mort d’un cancer. « Voicemail for Jill » s’adresse à un ami à elle sur le chemin d’une clinique d’avortement, un sujet qui lui a toujours tenu à cœur (on se souvient du titre « Oasis » sur son premier album où le sujet était abordé avec un certain humour noir). « J’ai essayé d’écrire une bonne chanson sur l’avortement pendant 25 ans », dit-elle. « Ça a été la baleine blanche de mon écriture. Etant passée par 3 avortements, pour des raisons très différentes, et après avoir été en relation avec des centaines de femmes qui ont vécu la même expérience, isolante et solitaire, je voulais simplement faire honneur à cette thématique. (…) »
Ainsi, elle nous montre sur chaque morceau combien elle a donné d’elle-même dans ce disque qui a eu besoin de temps pour trouver son propre chemin, tout comme Amanda Palmer, personnage incomparable dans la musique moderne, qui gagne définitivement grâce à « There Will Be No Intermission » ses gallons d’artiste, avec un grand A.
Pour plus d’infos :
Chroniques:
‘Theatre Is Evil’ (2012)
‘Amanda Palmer Goes Down Under’ (2011)
‘Who Killed Amanda Palmer’ (2008)
Interview, Paris, vendredi 19 octobre 2012
Chroniques des Dresden Dolls :
‘No, Virginia’ (2008)
‘Yes, Virginia’ (2006)
‘The Dresden Dolls’ (2004)
‘A Is For Accident’ (2003)
La Cigale, Paris, mardi 9 juillet 2013 : galerie photos
La Maroquinerie – Paris, vendredi 2 novembre 2012 : galerie photos
Le Divan Du Monde, Paris, vendredi 6 février 2009 : compte-rendu / galerie photos
La Boule Noire, Paris, jeudi 23 octobre 2008 : Compte-rendu / galerie photos
The Dresden Dolls, le Bataclan, Paris, jeudi 18 mai 2006 : compte-rendu / galerie photos
The Dresden Dolls, le Klub, Paris, jeudi 16 février 2006 : compte-rendu / galerie photos
The Dresden Dolls, le Nouveau Casino, Paris, mardi 21 juin 2005 : compte-rendu / galerie photos
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