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ANNA B SAVAGE – A Common Turn (2021)

ANNA B SAVAGE - A Common Turn (2021)1. A Steady Warmth
2. Corncrakes
3. Dead Pursuits
4. BedStuy
5. Baby Grand
6. Two
7. A Common Tern
8. Chelsea Hotel #3
9. Hotel
10. One

Date de sortie : 29 janvier 2021 / Label : City Slang / Pays d’origine : Angleterre

Les Anna se suivent… et se ressemblent, un peu. Anna B Savage n’aurait pu trouver meilleur titre pour ce premier album qui arbore effectivement le tournant que l’on attendait en cette nouvelle décennie, 10 ans après une autre Anna –  Calvi – dont la musique nous hante toujours depuis. Si ces deux chanteuses partagent cet usage raffiné et personnel de la guitare et une belle part de lyrisme, Anna B Savage n’est pas pour autant une copie de son aînée. Passées ces premières comparaisons, sa musique s’en détache d’ailleurs très vite.

C’est une poésie mélancolique et un spleen quasi permanent qui prédominent sur « A Common Turn », une œuvre assurément très personnelle et autobiographique, où Anna B Savage affronte ses démons et nous parle de ses émotions, de façon souvent très simple et sincère, comme la fin d’un amour sur le poignant « Baby Grand » qui prend son temps pour s’adresser à ses auditeurs et laisser monter ses propres larmes. Mais Anna B Savage, c’est aussi une voix exceptionnelle, puissante, captivante, très proche du timbre de Shara Worden (My Brightest Diamond), une autre artiste pour qui l’art se vit pleinement, sans barrières, mais aussi des intonations proches d’Antony & The Johnsons lorsqu’elle nous transporte dans ses émotions, comme il le faisait si bien il y a une quinzaine d’années sur « I Am A Bird Now ».

« When I’m away, I brush my teeth until they bleed » invoque-t-elle dans le titre « Hotel », traversée par l’intense douleur de la solitude, de la dépression, et du renfermement sur soi. C’est ainsi que l’on comprend également à quel point la musique est un exutoire pour Anna B Savage, un exercice hautement cathartique, un voyage vers le bien-être, comme l’évoque « Chelsea Hotel #3 », une chanson sur la découverte du plaisir féminin sans pudeur, poétique et féministe.

Et c’est ainsi qu’elle s’offre à nous, sans fard, avec des textes directs et honnêtes, comme si elle se confiait à nous, mais avec une fragilité, une sensibilité à fleur de peau qui a de quoi donner des frissons. « I want to be strong / And I would like to be fine », s’exclame-t-elle sur « One », et c’est tout ce qu’on lui souhaite, puisse-t-elle trouver grâce à ses chansons magnifiques le bonheur qu’elle nous procure avec cette œuvre bouleversante et essentielle.

Pour plus d’infos :

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