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Date de sortie : 30 mai 2006 / Label : One Little Indian – Friendly Fire Recordings / Pays d’origine : Etats-Unis

Dreampop, Shoegaze, Noise…appelez cela comme vous voudrez, si les étiquettes collent encore aujourd’hui à la peau des groupes, l’intérêt que l’on porte envers eux reste toujours le même. Dans le cas d’Asobi Seksu, je me suis senti presque ‘happé’ par ce nom étrange et cette musique noyée sous des effets et des murs de guitares dignes de My Bloody Valentine. Malgré cet héritage ‘britannique’, tout cela vient encore d’Amérique, comme la révélation de l’an dernier, Giant Drag. Et comme ceux-ci il y a un peu plus d’un an, ils n’ont pas encore traversé l’Atlantique, même s’ils en sont déjà à leur deuxième album après un premier disque éponyme en 2004.

Pourtant malgré tous les clichés qu’on voudra bien leur attribuer, Asobi Seksu se détache assez vite du lot. En japonais leur nom signifie ‘playful sex’, c’est-à-dire en gros ‘sexe pour le fun’. La pointe d’originalité de ce quatuor, c’est sa chanteuse, Yuki, une vraie nippone qui alterne les chansons en anglais et japonais. On n’y comprend rien, et pourtant c’est envoûtant, sans doute parce que cette voix très aiguë représente quelque part l’idée que l’on peut parfois se faire de la pop japonaise, notamment sur le refrain de ‘Strings’. Néanmoins, Yuki se concentre surtout ici sur l’anglais et délaisse un peu plus sa langue natale que sur le premier disque du groupe. Qu’importe, ce ‘Citrus’ transforme le coup d’essai – déjà charmant – que fut leur premier opus deux ans plus tôt en coup de maître.

Il y a plus de relief dans la production et on sent également que le groupe maîtrise ici de mieux en mieux son sujet. Les maîtres du genre (My Bloody Valentine, Pale Saints, Slowdive…) n’auraient certainement pas renié des titres tels que ‘Pink Cloud Tracing Paper’ (interprété par James Hanna, le guitariste, qui participe au chant sur quelques titres). On se surprend même à penser aux débuts jadis prometteurs des Welcome To Julian, à l’époque de leur premier EP ou de ‘Never So Close’, en 1991.

Les parties de guitares sont suffisamment bien pensées pour ne pas s’enfoncer dans le trop bruyant ou le trop planant. Si James Hanna n’enlève quasiment jamais le pied de sa pédale de reverb, les mélodies se détachent néanmoins toujours très nettement, comme les introductions de ‘Strawberries’ et de ‘Nefi + Girly’ et surtout le titre ‘Thursday’, dans son intégralité. Le sommet de l’album, une chanson savamment pensée sur laquelle chaque ingrédient est parfaitement dosé.

Asobi Seksu semble être aujourd’hui le chaînon manquant d’un genre oublié par tant de monde. Surveillez-les de près, ils pourraient bientôt débarquer dans nos contrées !

Titres conseillés: Strawberries, New Years, Thursday, Pink Cloud Tracing Paper, Goodbye, Nefi + Girly, Mizu Asobi