1. Song For Calay( Disappear Here)
2. Hunting For Witches
3. Waiting For The 7.18
4. The Prayer
5. Uniform
6. On
7. Where Is Home?
8. Kreuzberg
9. I Still Remember
10. Sunday
11. Srxt
| Date de sortie : 5 février 2007 / Label : Wichita – Cooperative Music / Pays d’origine : Royaume-Uni |
Il y a deux ans déjà, nous découvrions avec enthousiasme le premier album de Bloc Party, ‘Silent Alarm’, qui avait suivi un buzz d’une rare intensité grâce à l’EP très prometteur que le groupe avait sorti l’année précédente. Dès lors nous n’hésitions pas à soupçonner dès février que ce disque allait être l’un des meilleurs de l’année 2005. Aujourd’hui les anglais sont de retour et confirment (le mot est faible) tous les espoirs portés en eux. C’est déjà largement au-dessus de tout ce qui nous été donné d’écouter en 2006 !
Si le premier album du quartet avait séduit un large public grâce à son urgence et sa force directe, son successeur possède tous les attraits d’une œuvre plus mûre, plus réfléchie, preuve évidente de l’évolution du groupe pendant ces deux dernières années. Car les anglais sont allés puiser loin, très loin pour nous gratifier d’un disque qui non seulement n’est pas la répétition de leur premier opus, mais qui leur ouvre de nouveaux horizons, et surtout les portes de la reconnaissance.
Premier constat : on sent que cette fois-ci le groupe a eu le temps de se poser avant de se lancer dans l’enregistrement du successeur de ‘Silent Alarm’, d’où un résultat moins rentre dedans mais plus homogène. Ce sont souvent les albums les plus riches que l’on met le plus de temps à assimiler et à apprécier. ‘A Weekend In The City’ fait partie de cette catégorie, du haut du lot même, avec des chansons très noires dont le charme s’installe tout en douceur, avant une explosion sonore d’autant plus grande. C’est le cas du titre d’ouverture, ‘Song For Clay (Disappear Here)’ avec son introduction plus proche de la musique Soul que du rock indé…et puis tout explose. Un riff incandescent, une batterie puissante et surtout une tension palpable qui ne retombera pas de toute l’écoute.
Keke Okereke semble avoir mis cette fois-ci beaucoup de lui-même dans l’écriture de ce disque afin d’exorciser ses démons. Il s’agit d’un album sur Londres, qui pourrait parler de toute autre capitale d’un pays développé, avec sa jeunesse désorientée, pour qui les loisirs, les fêtes (The Prayer), la boisson et les drogues (sur les deux premiers titres), leur servent à s’échapper de la réalité. Un exutoire nécessaire pour faire face à une réalité cruelle, bien présente sur ‘Hunting For Witches’ qui évoque les attentats de Londres et la terreur qui a suivi ces événements. La plupart des textes risquent de faire du bruit Outre-Manche, en raison de leur aspect direct, sans concessions.
Et la musique ? Des arrangements plus subtils que sur le premier album. On sent que Bloc Party a déjà ‘pris de la bouteille’ et peaufiné son style. Quelques essais électroniques parfaitement réussis derrière la structure plus classique des morceaux se dégagent (‘Uniform’). On retrouve toujours cette filiation aux Cure, moins évidente, mais toujours là dans quelques intonations de Keke Okereke et l’instrumentation sombre qui peut rappeler les vieux classiques de la bande à Robert Smith. Bien sûr on peut aussi penser aux talentueux TV On The Radio, sans qu’il soit ici question d’influence puisque ce sont deux groupes de la même génération.
‘A Weekend In The City’ est donc un album fait pour durer. Le genre de disque donc on ne se lasse pas du jour au lendemain mais qui risque au contraire de marquer les esprits. Une œuvre qui ne répond pas à une mode, mais constitue bien une étape importante dans l’évolution actuelle du rock indépendant. Un album à ranger d’ores et déjà parmi les ‘classiques’ : original, dérangeant, surprenant, fabuleux…en un mot : extraordinaire.
Titres conseillés : tous !
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