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Chroniques express #46 : Angélica Garcia, Rowena Wise, Rasco, English Teacher, Yard Act…

ANGELICA GARCIAROWENA WISERASCOENGLISH TEACHERYARD ACT

ANGELICA GARCIA - Gemelo (2024) ROWENA WISE - Senseless Acts of Beauty (2024) RASCO - Dmaot (2024) ENGLISH TEACHER - This Could Be Texas (2024) YARD ACT - Where’s My Utopia? (2024)


ANGELICA GARCIA - Gemelo (2024)

ANGELICA GARCIA – Gemelo (Etats-Unis – Partisan Records – 7 juin 2024)

Ce n’est pas que l’arrivée tardive de l’été qui nous a motivé à écrire cette chronique d’un album entièrement chanté en espagnol mais le talent brut d’Angélica Garcia, une chanteuse d’origine mexico-salvadorienne basée à Los Angeles qui a littéralement grandi dans la musique : son arrière-grand-père était trompettiste mariachi au Mexique, sa mère brièvement chanteuse de pop et son beau-père manager musical avant de devenir prêtre. Elle en est elle-même à son troisième album, après l’Indie Pop Folk « Medicine for Birds » (2016) et le plus Pop « Cha Cha Palace » qui la voyait expérimenter de nombreux genres. « Gemelo » est en quelque sorte l’aboutissement de ses expérimentations, un disque aux arrangements électroniques où le choix de la langue reflète son envie de transmettre un message plus intime et personnel, où ses origines s’entremêlent avec sa large culture musicale. Le résultat est une Pop exigeante et aventureuse particulièrement séduisante où l’on décèle à quel point Angélica Garcia a dû donner d’elle-même pour donner naissance à cet album marquant vers lequel vous ne cesserez de revenir, à l’image des superbes titres « Juanita » et « Color de Dolor ».

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ROWENA WISE - Senseless Acts of Beauty (2024)

ROWENA WISE – Senseless Acts of Beauty (Australie – Dalliance Recordings – 24 mai 2024)

Nous vous avions vanté les talents de la folkeuse australienne Rowena Wise en 2017. Il aura pourtant fallu attendre sept années de plus avant de la voir sortir un vrai premier album (à part un disque autoproduit en 2016). Et l’attente n’a pas été vaine. Amateurs d’Indie Folk habitée, si vous aimez les mélopées de sa compatriote Julia Jacklin, mais aussi de Sharon Van Etten ou d’Angel Olsen, ce disque est fait pour vous ! Mêlant le charme délicat de sa guitare acoustique à des titres plus électriques, le bien nommé « Senseless Acts of Beauty » est un album au charme fou, riche et profond, enregistré en grande partie en conditions live dans une seule pièce, autant porté par la délicatesse de sa voix que par quelques compositions plus saturées absolument irrésistibles telles que « Life of the Party ».

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RASCO - Dmaot (2024)

RASCO – Dmaot (Israël – Batov Records – 3 mai 2024)

A la découverte des premières notes de « Dmaot », on pourrait un peu trop hâtivement croire que Rasco sont les nouveaux héritiers d’Altin Gün. S’ils ont bien joué ensemble dans le passé et possèdent quelques ressemblances, c’est pourtant de Jérusalem qu’est originaire ce trio qui chante d’ailleurs en hébreu sur la plupart des titres de l’album. On est rapidement séduit par l’atmosphère mise en place par Rasco, sorte de cousins Israéliens de La Luz et du rock psychédélique oriental. On pense aussi pas mal à la Dream Pop des Dum Dum Girls sur « Manson », même si le titre le plus étonnant de l’album est l’excellente reprise de Tears For Fears, « Head Over Heels ». Le groupe, qui titre son nom d’une chanson de Charlie Megira, « At the Rasco », surfe à merveille entre psychédélisme et Shoegaze mais semble surtout nous inviter à écouter la B.O. parfaite d’un film qui n’existe pas. Un Surf Rock hanté auquel vous ne résisterez pas.

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ENGLISH TEACHER - This Could Be Texas (2024)

ENGLISH TEACHER – This Could Be Texas (Angleterre – Island Records – 12 avril 2024)

Après plusieurs EPs et singles sortis depuis deux ans, nous avions découvert sur scène ces nouveaux venus de la scène Indie britannique originaires de Leeds en première partie de Sprints en janvier dernier. Leur musique s’inspirant autant du Post-Punk que d’un héritage plus complexe, parfois aux frontières du Rock progressif, n’était pas si évidente au premier abord, surtout en ouverture d’un groupe bien plus nerveux. Si la musique d’English Teacher est bien pensée, elle n’est pas pour autant uniquement cérébrale. Entre prose et titres chantés, Lily Fontaine accompagne avec justesse cette drôle de prog-alternative qui peut autant ravir sur « The World’s Biggest Paving Slab » ou « I’m Not Crying, You’re Crying » dont les couplets nous font penser à Dry Cleaning, que dérouter sur « This Could Be Texas ». S’il n’évite pas quelques longueurs, ce premier album fait surtout l’effet d’un réservoir d’idées souvent très bonnes (on ne se lasse pas de « R&B » et de « Nearly Daffodils ») qui ne demandent qu’à être légèrement plus canalisées pour faire d’English Teacher de futurs grands de la scène alternative britannique.

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YARD ACT - Where’s My Utopia? (2024)

YARD ACT – Where’s My Utopia? (Angleterre – Island Records – 1er mars 2024)

Après le coup de maître de leur premier album « The Overload » à tel point, Yard Act est passé de l’anonymat à une nomination au Mercury Prize. Les compteurs se sont alors emballés pour le groupe de Leeds, à tel point que l’on craignait qu’il ne se brûle les ailes à l’heure du redouté deuxième album. Et il est vrai que « Where’s My Utopia? » est parfois aux antipodes de « The Overload » par sa complexité et la variété de ses influences. Avec une musique parfois Pop dansante façon années 80 sur « We Make Hits » ou « The Undertow », Hip Hop Old School aux effluves 90’s sur « Down by The Stream », le groupe dévoile un disque aux sonorités plus festives et variées, mais toujours fidèle à son ADN, notamment grâce au chant de James Smith. Si l’expérience a de quoi dérouter, ces Nile Rogers du Post Punk nous régalent à plusieurs reprises, et notamment sur « Dream Job ». Certes, le disque s’éparpille parfois au fil de ses expérimentations, mais il illustre surtout l’évolution rapide de Yard Act vers un avenir qui s’annonce assurément passionnant.

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