NINA NESBITT – DEADLETTER – MOLLY PAYTON – BEABADOOBEE – HANNAH FRANCES
Nina Nesbitt – Mountain Music (Ecosse – Apple Tree Music – 27 septembre 2024)
Hier encore Nina Nesbitt ne semblait pas vouée à apparaître dans nos pages. La pop dans laquelle elle évoluait depuis son premier album « Peroxide » (2013) était un peu trop lisse à notre goût, et peut-être un peu trop joyeuse aussi ! Mais au fil des ans sa musique a progressivement gagné en personnalité, jusqu’à « Älskar » qui semblait plus mature sous son format Electro Pop. Aujourd’hui elle fait le grand bond dans un nouveau monde pour son premier album sur son propre label. Elle prend les rênes de sa carrière et dévoile un album Folk parfaitement maîtrisé, qu’il s’agisse du titre « Pages » qui ouvre l’album au plus Rock et fédérateur « I’m Coming Home ». La suite évolue dans un veine plutôt Folk et surtout très touchante, notamment le refrain de « Anger », comme si Nina Nesbitt révélait au monde une part d’elle-même qu’elle avait caché jusqu’ici, ce qui fait de « Mountain Music », au-delà d’un disque personnel, son meilleur à ce jour.
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Deadletter – Hysterical Strength (Angleterre – So Recordings – 13 septembre 2024)
L’Art-Punk a le vent en poupe ! Dans la foulée du dernier EP incendiaire d’Opus Kink, le groupe du Yorkshire Deadletter – aujourd’hui basé à Londres – vient lui aussi apporter sa pierre à l’édifice avec un premier album où Punk et Jazz font bon ménage. Entre ses influences telles que The Fall ou Gang of Four, le saxophone aux accents Jazz de Poppy Richler qui fait écho aux guitares saturées de Will King et Sam Jones, en passant par les lignes de basse contagieuses de George Ullyott et le timbre grave de Zac Lawrence, Deadletter débarque avec le bien nommé « Hysterical Strength » et va bien au-delà du simple exercice de style. Incisif et habité, ce disque nous convainc que le Punk britannique a encore de très beaux jours devant lui.
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Molly Payton – YOYOTTA (Nouvelle-Zélande – Autoproduction – 30 août 2024)
Mais pourquoi diable Molly Payton n’est-elle pas encore une star ? Depuis « Mess », son premier EP sorti en 2020, « Slack » en 2022 et un passage au Pitchfork Avant-garde à Paris la même année, nous attendions avec impatience le premier album de cette Néo-zélandaise qui alterne ses résidences entre Londres et sa terre natale d’Aotearoa (le nom Mauri de la Nouvelle-Zélande) . Mais le chemin vers ce premier disque ne fut pas un long fleuve tranquille pour la jeune Molly Payton. Comprenez par YOYOTTA « You’re On Your Own This Time Again », ce qui résume bien l’état d’esprit de l’autrice-compositrice qui nous présente ici son lot de balades saturées bercées d’émotion, coproduites pendant un mois dans une chambre avec Oscar Lang qui a fait le déplacement jusqu’en Nouvelle-Zélande pour l’occasion. Un certain classicisme Indie Rock au parfum 90s se dégage de ce premier album, tout comme une certaine vulnérabilité, palpable dans le chant impeccable de Molly Payton dont le talent finira certainement bientôt par payer.
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Beabadoobee – This Is How Tomorrow Moves (Angleterre – Dirty Hit – 16 août 2024)
On s’est à peine rendu compte de la vitesse à laquelle le phénomène beabadoobee a pris de l’ampleur, au point de porter ce nouvel album produit par Rick Rubin en tête des ventes au Royaume-Uni la semaine de sa sortie. Il s’agit pourtant déjà de son troisième album en quatre ans. Avec son deuxième opus « Beatopia » (2022) elle avait déjà démontré combien sa musique pouvait être plus nuancée que celle d’un simple phénomène de mode, car beabadoobee en est assurément un, draguant des masses de fans conquis dans à chaque concert. Bien qu’elle chantait « I Wish I Was Stephen Malkmus » en 2019, c’est bien sa facette Indie Pop qui fait aujourd’hui d’elle une icône, après avoir notamment ouvert pour Taylor Swift. Et comme la reine actuelle de la Pop, beabadoobee maîtrise elle aussi très bien son image et sa musique qui lui permet de préserver par sa variété et sa qualité d’écriture toute sa légitimité.
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Hannah Frances – Keeper of the Shepherd (Etats-Unis – Ruination Record Co. – 1er mars 2024)
Nouvelle chanteresse de l’avant-Folk originaire de Chicago, Hannah Frances a sorti cette année un premier album absolument captivant à côté duquel nous serions bien passés si nous ne l’avions pas découverte en première partie du concert de Billie Marten à Paris. Son album est fait de seulement sept titres mais d’une belle durée, et c’est une révélation : une folk virtuose et pastorale, hantée, marquée son expérience personnelle – la mort de son père ou le traumatisme qu’elle garde de son éducation religieuse. Son aisance à passer d’une musique minimaliste à des arrangements presque progressifs fait de « Keeper of the Shepherd » une expérience auditive aussi intense que l’émotion qui la parcourt. Un disque virtuose, entre trauma et espoir, qui ne vous laissera pas indifférents.
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