1. Life In Technicolor
2. Cemeteries Of London
3. Lost !
4. 42
5. Lovers In Japan/Reign Of Love
6. Yes
7. Viva La Vida
8. Violet Hill
9. Strawberry Swing
10. Death And All His Friends
Date de sortie : 12 juin 2008 / Label : Parlophone – EMI / Pays d’origine : Royaume-Uni |
Attention c’est du lourd !… A voir les étourdissants chiffres de ventes qui gonflent au fil des semaines (en à peine un mois on flirte avec les deux millions d’exemplaires vendus), on sait d’ores et déjà que le pari ‘commercial’ du nouveau Coldplay est amplement gagné. Mais qu’en est-il du pari artistique ? Les anglais vont-ils enfin faire taire leurs détracteurs, qui les critiquent principalement pour leur manque d’audace, d’originalité, les taxant d’opportunisme ?
Il est vrai que le succès critique de ‘X&Y’ n’avait pas été unanime, et ce malgré ses 10 millions d’exemplaires vendus. Après avoir placé la barre très haut sur ‘A Rush Of Blood To The Head’, la bande à Chris Martin s’enlisa quelque peu dans un disque peut-être un peu trop long, mais toujours très séduisant. La séduction, c’est certainement l’un des points forts de ce très attendu nouvel album. Du Coldplay, certes, mais pas tout à fait le même … Tout d’abord le groupe annonce la couleur avec une pochette aussi ambitieuse que prétentieuse, ‘La Liberté guidant le peuple’ d’Eugène Delacroix et un titre que ne fait que renforcer la symbolique de ce tableau, ‘Viva La Vida Or Death And All His Friends’. Qu’en penser ? Les revoici avec un album révolutionnaire ? Non, nous n’irons pas jusque-là! Pourtant Coldplay affirme sur ce quatrième opus une véritable volonté de se démarquer de ses œuvres précédentes.
Première surprise, le titre d’ouverture, ‘Life In Technicolor’, est un instrumental… Ont-ils eu soudainement envie d’aller jouer sur les terrains Post-Rock d’un Mogwai ? Non plus! Leur musique conserve un penchant bien plus Pop et direct, ce qui fait de ce titre une excellente entrée en matière, avec un son propre et rond… On ne s’étonne pas de retrouver aux manettes Brian Eno, producteur de nombreux albums de U2, et pas des moindres : The Unforgettable Fire, The Joshua Tree, Achtung Baby, Zooropa et All That You Can’t Leave Behind, ainsi que Markus Dravs (The Arcade Fire, Björk). Mais cette fois nous nous garderons bien de comparer Coldplay à U2. S’il faut aborder le sujet des comparaisons, celles-ci seront bien plus inattendues. Ainsi l’épique ‘Yes’ se termine par un intermède de 3 minutes aux guitares noisy à souhait, noyées sous les effets, et un chant vaporeux jamais entendu jusqu’ici chez Chris Martin. C’est étonnant, on se croirait revenu au début des années 90 tant ce titre évoque ‘Loveless’ de My Bloody Valentine, mais aussi tout le courant ‘Shoegaze’ de Ride à Slowdive. Chris Martin a d’ailleurs avoué avoir beaucoup écouté ‘Sing’, de Blur (sur l’album Leisure, 1991) après ‘X&Y’. « Je me souviens l’avoir écoutée et m’être dit qu’il allait nous falloir devenir meilleurs en tant que groupe. » confessa-t-il. La première chanson du nouvel album de Coldplay a été écrite le jour suivant.
Un coup d’éclat qui n’est que la face cachée de la forêt. ‘Lovers In Japan / Reign Of Love’ évoque la Pop lunaire des Doves. Tout en conservant la recette qui a fait sa renommée, le groupe explore cependant des contrées plus sombres sur ‘Cementeries Of London’, nous offre des ballades imparables qui tournent soudainement au Rock nerveux (l’excellent ‘42’). ‘Violet Hill’, le single qui a précédé la sortie de l’album, est quand à lui bien plus proche de ce que Coldplay faisait à ses débuts, un titre direct et incisif comme l’était ‘Shiver’, un tube incontournable. On y retrouve effectivement quelque chose de ‘révolutionnaire’ dans la thématique, les textes :
I don’t want to be a soldier /
With the captain of some sinking ship /
With snow, far below
Et surtout sur le titre ‘Viva La Vida’ qui évoque le pouvoir – ou la gloire – déchu :
I used to rule the world /
Seas would rise when I gave the word /
Now in the morning I sleep alone /
Sweep the streets I used to own…
‘Death And All His Friends’ clôt avec brio l’album, avec des choeurs particulièrement envoûtant. Ce n’est peut-être pas la révolution annoncée, et ce n’est pas encore aujourd’hui qu’ils feront taire leurs détracteurs, mais à vrai dire on s’en fout, il serait stupide de bouder son plaisir tant le groupe gagne en ampleur avec un disque varié, classieux et surtout d’une grande beauté. Et nous insisterons sur le fait que Chris Martin n’a probablement jamais chanté aussi bien. Viva Coldplay !
Titres conseillés: à peu près tous!
Pour plus d’infos:
Lire la chronique de ‘X&Y’
Lire la chronique de ‘Live 2003’
Lire la chronique de ‘A Rush Of Blood To The Head’
Lire la chronique de ‘Parachutes’