Date de sortie : 8 février 2010 / Label : [PIAS] Cooperative / Pays d’origine : Angleterre

Alors qu’on avait été relativement déçu par le dernier album de Bernard Summer avec son ‘super groupe’ Bad Lieutenant, un New Order à guitares, on se disait que c’était vraiment la fin d’une époque. Mais on ne pensait pas que la relève arriverait aussi tôt. Delphic, jeune groupe originaire de Manchester, reprend les choses là où New Order les avait laissées il y a, allez, disons au moins 20 ans ! Si leur filiation est évidente, ils bénéficient cependant aujourd’hui des tous les atouts de la technologie moderne, aussi bien au niveau des samples que de la production. Cela ne fait pas tout, mais donne une sacrée pêche à ce premier opus intitulé ‘Acolyte’.

Les avis sont pourtant partagés : adulés d’un côté, comparés non seulement à New Order mais aussi à d’autres jeunes talents tels que les Klaxons, ou, dans un moindre mesure, Bloc Party (et surtout leur album ‘Intimacy’), d’autres ne voient en eux que d’heureux opportunistes pompant allègrement dans l’électro-Rock des groupes cités précédemment, mais aussi des Chemical Brothers. Si on est loin d’une nouvelle révolution, on se demande pourquoi le groupe sucite autant d’amour et de haine. Car en 10 titres, Delphic a décidé de faire bouger le popotin de son public, se montrant tout aussi intéressant dans ses tubes évidents (‘Doubt’, ‘This Momentary’…) que dans des titres bien plus longs, parfois presque uniquement instrumentaux, dont notamment ‘Acolyte’ qui pointe à presque 9 minutes sans jamais laisser la moindre place à l’ennui.

Delphic est donc surtout un groupe moderne, qui a autant grandi en écoutant du Rock qu’en allant s’éclater dans des soirées techno. Et dans l’ensemble le mariage fonctionne très bien, notamment sur des titres tels que ‘Red Lights’, où le chant vient se noyer sous un raz de marée de claviers, de samples et d’effets en tout genre. ‘Halcyon’ est probablement le titre qui met le plus en valeur toutes les qualités de Delphic : guitares, claviers ou chant, rien n’est laissé en arrière et le résultat est particulièrement entraînant. ‘Clarion Call’ ouvre également l’album tout à fait dans le même esprit.

Certains trouveront peut-être ça un peu pompier, d’autres irrésistible, mais une chose est sûre, Delphic a su mettre toute son énergie au service d’une Pop efficace alors qu’ils auraient très bien pu se regarder le nombril derrière leurs moniteurs. On ne saurait leur reprocher d’amener l’Indie Rock sur le Dancefloor ! A découvrir sur la scène du Nouveau casino, à Paris, le 16 février prochain.

Titres conseillés: Clarion Call, Doubt, This Momentary, Red Light, Acolyte, Halcyon