Date de sortie : 27 août 2013 / Label : Polyvinyl / Pays d’origine : Etats-Unis

A la sortie de ‘Visiter’ en 2008, les Dodos avaient été accueillis avec les honneurs, étant pressentis comme l’une des prochaines grandes révélations de la scène indépendante. Et les albums de qualité ont suivi, mais bizarrement leur renommée n’est jamais allée vraiment plus haut. Ils nous avaient pourtant enchantés avec ‘Time To Die’ (2009) puis avec le plus énervé ‘No Color’ il y a deux ans.

C’est pourtant dans un état d’esprit beaucoup plus calme qu’ils reviennent aujourd’hui, car depuis leur dernier opus le guitariste Christopher Reimer – également membre de Women – qui les avait accompagnés sur leur dernière tournée, est mort dans son sommeil au début de l’année 2012. Le décès d’un ami, d’un compagnon, a très certainement influencé le groupe dans son état d’esprit et son écriture, ce qui se ressent fortement dans le ton de ses nouvelles compositions, même s’il ne fait pas directement référence à cet événement, hormis sur ‘Death’ (« it comes at night when it wants »).

‘Carrier’ est donc un comeback marqué par son côté plus mélancolique, bien qu’il ne délaisse pas pour autant la recette qui avait fait la renommée du groupe, à savoir l’habile mariage de la guitare et d’une section rythmique assez imprévisible, pour un résultat qui oscille entre un Rock Indé teinté de Folk et l’expérimentation du Math Rock. ‘Transformer’ est bien en ce sens une entrée en matière de toute beauté, qui débute comme une ballade avant d’évoluer dans sa seconde partie vers quelque chose de plus complexe.

Mais ce sont bien les textes qui sont au centre de ce disque, puisque les paroles ont été pour la première fois écrites avant la musique, confie Meric Long. D’où ce résultat où cohabitent cette émotion palpable et quelques envolées guitaristiques de toute beauté, comme sur le très prenant crescendo de ‘Confidence’.

En définitive ‘Carrier’ est peut-être à première vue un album plus difficile à aborder que ses prédécesseurs, mais cette collection de chansons finement menées finit par vous entraîner dans son sillon. Les Dodos, fidèles à leur marque de fabrique, bousculent constamment leurs auditeurs en évitant de nous pondre des structures Pop rabâchées. Une fois l’adaptation faite, le plaisir – et l’émotion – viendront d’eux-mêmes.