1. The weight
2. Sugar
3. A ton of love
4. What is this thing called love
5. Honesty
6. Nothing
7. Formaldehyde
8. Hyena
9. Two hearted spider
10. The phone book
11. Bird of prey
Date de sortie : 1er juillet 2013 / Label : Play It Again Sam / Pays d’origine : Royaume-Uni |
S’il y a un album que nous attentions de pied ferme, c’était bien celui-là. En sortant en 2009 ‘In This Light And On This Evening’, Editors avait totalement brouillé les pistes en nous dévoilant un disque qui faisait la part belle aux arrangements électroniques, chose fort surprenante pour un groupe qui s’était jusque-là imposé par son jeu de guitare. Et la surprise fut très bonne, la prise de risques fut payante car la bande à Tom Smith nous avait prouvé que même avec des claviers leur musique gardait toute cette beauté sombre qui avait fait leur renommée.
Que reste-t-il de tout cela aujourd’hui ? Et bien à peu près rien. On pouvait se douter que le groupe n’en s’engagerait pas tellement plus loin dans cette direction, mais on attendait surtout d’eux qu’ils sachent encore nous surprendre. C’est ce qu’ils ont fait, même si ce n’est pas forcément de la manière que l’on aurait cru. Non, Editors n’est donc pas revenu vers l’Indie Rock épique de ses débuts qui avait atteint son apogée sur ‘An End Has A Start’. Ce n’est pas très étonnant, car Chris Urbanowicz, le guitariste qui jouait un rôle très important dans le son du groupe, est parti, laissant la place à Justin Lockey dont le jeu diffère totalement.
On imputera pourtant plus ce changement de direction à l’écriture de Tom Smith. Ses nouvelles chansons renvoient à un Rock beaucoup plus classique, un ‘Rock des stades’ en quelque sorte, avec tout ce que ce terme contient de bon et de moins bon. Le premier single intitulé ‘A Ton Of Love’ nous avait déjà mis sur la voie, avec son pré-refrain à la U2 où celui-ci s’exclame ‘Desire’. Non pas qu’Editors fasse du U2, mais ils ont maintenant en commun cette ligne musicale beaucoup plus large, dans la lignée d’autres groupes tels que R.E.M. qui fait d’ailleurs partie des modèles de Tom Smith.
On ne va pas vous mentir, il nous a donc fallu du temps pour nous habituer à ce ‘Weight Of Your Love’. Un sentiment mitigé nous a d’abord gagné, car tout en déployant un univers très solide, Editors semblait avoir un peu perdu ce charme bien Indé qui le caractérisait. En même temps on se doute que c’est sans doute cet album-là qui va encore faire gravir le groupe un échelon plus haut, prêt à conquérir un public peut-être moins exigeant mais lui aussi en quête d’émotions. Et ces émotions sont bien là, c’est d’ailleurs le leitmotiv du disque : l’amour. Un thème très classique qui habite cet albums sous sa forme la plus mélancolique, heureusement.
‘The Weight’ qui ouvre l’album en dit long sur ce qui va suivre, avec son ton très sombre, ses arpèges de guitares qui font étrangement penser à Personal Jesus de Depeche Mode, et surtout ses arrangements : l’énorme production de Jacquire King qui marche très bien sur les titres les plus Rock comme ‘Sugar’ ou ‘Hyena’. Le point faible se trouve plus dans les ballades telles que ‘What Is This Thing Called Love’ où Tom Smith, avec une voix aigue, frôle la mièvrerie sur des couplets heureusement rattrapés par un refrain un peu plus réussi. On attendait aussi beaucoup de ‘Nothing’ réalisé en collaboration avec le compositeur Clint Mansell, mais là où les violons auraient dû apporter une part de lyrisme, le charme agit moins bien que sur les titres joués à la guitare. Le groupe enchaîne alors avec un ‘Formaldehyde’ beaucoup plus convaincant qui évoque lui aussi quelques classiques des années 80.
C’est vers la fin de l’album que l’on trouve finalement le titre le plus poignant, même s’il n’en a pas l’air à la première écoute, ‘Two Hearted Spider’, un morceau sombre au tempo lent qui aurait pu trouver sa place sur ‘An End Has A Start’. Même si l’on regrette que le groupe se soit un peu éloigné de ses vieilles amours, ‘The Weight Of Your Love’ reflète bien l’évolution musicale d’une formation dont le succès n’a fait que grandir, tout comme sa maturité. Avec ce disque Editors ne cherche pas volontairement à ratisser large, mais cherche un nouveau souffle. Certains fans ne s’y retrouveront sans doute pas, mais s’étaient-ils déjà retrouvés sur le précédent opus ? Sans être parfait, ce quatrième album possède donc suffisamment de moments de grâce pour être aimé et nous rappelle que, dans un sens ou dans l’autre Editors ne fait pas de sur place, et c’est sans doute cela qui compte le plus.
Titres conseillés : The Weight, Sugar, A Ton Of Love, Formaldehyde, Hyena, Two Hearted Spider, Bird Of Prey
Pour plus d’infos :
Lire l’interview d’Editors, le mardi 29 mai 2013
‘In This Light And On This Evening’ (2009)
‘An End Has A Start (2007)’
‘The Back Room’ (2005)
Le Trianon, Paris, 21/10/2013 : galerie photos
Le Bataclan, lundi 14 décembre 2009 : compte-rendu / galerie photos
Voir la galerie du concert privé sur Europe 2, le mercredi 31 octobre 2007
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