1. Perfect opening line
2. Seven day mile
3. Pavement tune
4. Plateau
5. Star star
6. Stars are underground
7. God bless mum
8. Rent day blues
9. Hollocaine
10. Underneath the beeches
11. Dance the devil back into his hole
Date de sortie : 27 mai 2016 / Label : Fiction Records – Polydor – Universal / Pays d’origine : France |
Depuis le début de sa carrière, Emily Loizeau a toujours été une artiste à part sur la scène musicale française. Enrichie par sa double culture franco-britannique, ses premiers ‘tubes’ (‘Je Suis Jalouse’, ‘L’autre Bout du Monde’) font presque figure d’accident dans son parcours principalement axé sur une exigence artistique aiguë. Après avoir sorti un disque « presque » grand public (« Pays Sauvage », en 2009) elle était revenue avec un autre beaucoup plus intime (« Mothers & Tygers ») en 2012.
Dans sa constante quête de renouvellement, « Mona » ne fait pas défaut à la règle. Ce disque est tiré de son spectacle joué en janvier dernier au 104 à Paris, dans lequel elle raconte l’histoire d’un bébé né vieux à 73 ans ! On retrouve une fois de plus cette artiste qui marie habilement les langues et nous offre encore une œuvre à mi-chemin entre ses deux cultures. La première surprise, c’est ‘Eaux Sombres’ ; ce n’est qu’une impression mais on jurerait entendre une chanson d’Agnes Obel tant son introduction au piano est belle. Pour elle aussi c’est un instrument de prédilection qu’elle avait particulièrement mis en valeur sur son précédent album. « Mona » est beaucoup plus varié et explore des terrains plus Pop Rock comme ‘I Once Was A Downing Man’, avec une batterie et un mariage d’arrangements organiques et électroniques, mais aussi le très entraînant ‘Doctor G’ sur lequel elle emprunte un chant plus Hip Hop sur les couplets, au beau milieu d’un univers plutôt Indie Pop. Une fantaisie vocale qu’elle reprendra un peu plus loin sur l’étonnant ‘Who’s On The Phone’.
Une impression de richesse et de variété se dégage donc rapidement de l’album, notamment lorsqu’elle revient à la chanson française sous une forme beaucoup plus classique sur ‘Sombre Printemps’. Un morceau simple et touchant avec lequel on comprend une fois encore qu’Emily Loizeau ne triche jamais, qu’elle nous émeut avec ses armes, ses mots. Le même sentiment se dégage à l’écoute de ‘As A Child’ et ‘Le Fond de L’eau’. Cette poésie et cette imagination débordante nous rappelle parfois celle de Dionysos, sur des morceaux tels que ‘Little Monkey’, un groupe que lui aussi a toujours su raconter des histoires au-delà de ses chansons.
Plus les écoutes s’accumulent et plus « Mona » dévoile ses charmes et surprises insoupçonnées. Une œuvre réfléchie, érudite, qui garde pourtant toujours en elle une part de folie. Derrière chaque chanson se cache une part d’inattendu, et la surprise n’en est que plus belle. A l’heure où le monde va si mal, « Mona » s’impose comme un formidable pont entre les cultures.
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