Date de sortie : 24 janvier 2020 / Label : Trouble In Mind Records / Pays d’origine : France

En Attendant Ana est à l’assaut du monde. Pour un peu, on entendrait plus parler de ce groupe parisien à l’étranger qu’en France. La presse internationale ne tarit pas d’éloges, et pour cause : presque rien dans leur musique ne laisse deviner leurs origines. Et ça vu d’ici, croyez-nous, c’est un sacré atout, car les groupes Indie Rock français qui ne sonnent non seulement pas comme des copies de leurs voisins britanniques ou américains, mais qui en plus pourraient amplement faire partie des meilleurs d’entre eux, c’est assez rare pour le signaler.

Voilà, le décor est planté. Mais les origines du quintet remontent déjà à 2014. Aujourd’hui composé de Margaux Bouchaudon (chant, claviers, guitare), Camille Fréchou (trompette, guitare, chœurs), Maxence Tomasso (guitare, chœurs), Antoine Vaugelade (basse) et Adrien Pollin (batterie), le groupe est vite parti à l’assaut des Etats-Unis. Après avoir sorti un premier EP sur les labels Montagne Sacrée et Buddy Records en 2016, En Attendant Ana un contrat de distribution avec le label Trouble In Mind Records qui sort leur premier album « Lost and Found » en 2018, puis celui-ci.

S’il sort en Janvier, l’album porte le nom du mois qui l’a vu naître : juillet. Enregistré par Vincent Hivert et Alexis Fugain en une semaine au Studio Claudio, un lieu isolé dans la campagne Francilienne, « Juillet » reprend les choses là où son prédécesseurs les avait laissées, mais avec un son plus poussé, une meilleure maîtrise et une mise en avant plus évidente des nombreux instruments derrière ses sonorités Lo-Fi. L’ensemble dégage un sentiment de légèreté, notamment grâce à la trompette de Camille Fréchou que l’on décèle aisément sur leurs chansons, et tout particulièrement sur « Enter My Body (Lilith) » ou « When It Burns ».

« Juillet » est un disque rythmé, exécuté pied au plancher avec le même charme que celui des canadiens d’Alvvays, celui d’une musique qui de prime abord ne se fait plus, avec un son de guitare très « fuzzy » doublé d’une certaine sophistication, un côté rêveur qui évoque l’époque des groupes Dream Pop et Shoegaze, Lush en tête en raison du chant haut perché de Margaux Bouchaudon. On pense également aux Wedding Present et à leur titre « Kennedy » en entendant la guitare énervée et la basse de « In / Out ». Mais En Attendant Ana a beau s’inspirer de cet esprit 90’s, c’est bien un groupe d’aujourd’hui, un puits sans fond de titres authentiques et imparables, avec une mention spéciale pour « Words » que nous n’arrêtons pas de nous passer en boucle.