Date de sortie : 6 avril 2018 / Label : Fenne Lily / Pays d’origine : Royaume-Uni

Bristol, son mythique Trip Hop, ses fresques de Bansky, ses studios Aardman… et ses singers songwriters ! Soyons francs, jusqu’ici nous ne connaissions surtout de cette ville et dans cette catégorie que Matt Elliott, chantre de la « Dark Folk » et la moins connue Laura Kidd à qui l’on doit le projet plus Indie Rock She Makes War. Fenne Lily ne ressemble ni à l’un, ni à l’autre, mais elle a pourtant en elle un peu de tout cela, ce savoir-faire britannique qui a permis à d’autres consœurs telles que Laura Marling, Marika Hackman ou Lucy Rose d’émerger ces dernières années, en partant d’une musique épurée, proche de la Folk mais évoluant vers quelque chose de plus électrique, en en y ajoutant de petites doses samples et de claviers.

La musique de Fenne Lily y ressemble en effet, mais l’œuvre de cette jeune artiste s’impose surtout par son dépouillement, un écrin idéal pour poser sa voix chaude et ses textes mélancoliques. On peut parfois faire beaucoup avec très peu, et elle l’a bien compris. A l’âge de 17 ans elle quitta son Dorset natal pour s’installer à Bristol et se retrouva en moins d’un an à faire les premières parties de Marika Hackman, Marlon Williams, KT Tunstall et Palace, parmi tant d’autres. Elle a écrit sa première chanson à 15 ans, « Top to Toe », et ce titre figure encore sur son album aujourd’hui, où il a totalement sa place car c’est un peu la pierre fondatrice de cet édifice qui repose sur la sensibilité de son auteure.

Et dans la catégorie des albums qui jouent sur la corde sensible, c’est un modèle du genre. Fenne Lily n’a quasiment pas besoin de batterie pour accompagner ses chansons, on les croirait pour la plupart enregistrées dans sa chambre, à l’abri du monde extérieur. Et quand elle ressort de sa pièce, elle nous dévoile ses morceaux comme si ce n’était que pour nous, en toute intimité. Voici 11 titres qui évoquent la Folk sans en être vraiment. « Car Park » ne se trouve pas en ouverture de l’album pour rien, c’est le morceau qui fait comprendre que c’est de l’Indie Pop avec une voix triste, qui poursuit dans le même esprit sur « Three Oh Nine » et plus loin avec « On Hold ». D’autres comme « Brother » repose uniquement sur une guitare acoustique qui suffit amplement à faire notre bonheur.

Le résultat est aussi simple que beau. Fenne Lily ne semble avoir besoin que de sa guitare, de sa voix, et de vous, pour vous surprendre à rêver en l’écoutant.

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