Date de sortie : 8 juin 2015 / Label : Domino Records / Pays d’origine : Ecosse / Etats-Unis

Nous avons toujours accueilli avec beaucoup d’enthousiasme chaque nouvel album de Franz Ferdinand. Mais cette fois-ci il s’agit d’un retour un petit peu différent, une collaboration avec Sparks, souvent présentés comme culte. Et ce n’est pas faux, puisque ce groupe de Los Angeles a vu le jour en 1968 et compte plus d’une vingtaine d’albums à son compteur ! Mais Sparks est surtout adepte d’une musique plutôt expérimentale, ayant traversé au fil des décennies les modes et les tendances, du Rock à l’électronique, toujours à la recherche de nouveaux sons.

Finalement ce pari semble plutôt attirant sur le papier, bien que l’on puisse se demander laquelle de ces deux formations prendra le dessus. En définitive FFS est probablement un bon compromis des deux, et c’est sur ce point que leur collaboration marche, bien qu’ils prennent à contrepied ce principe sur le titre plein d’autodérision « Collaborations Don’t Work », un morceau complètement barré qui condense en 6’40 toute la légèreté et le second degré de ce projet, pour le meilleur et pour le pire. Cet album a pourtant de quoi décevoir plus d’un fan des Franz Ferdinand que l’on pourrait finalement préférer seuls, car les sympathiques singles qui ouvrent l’album ‘Johnny Delusional’, ‘Call Girl’ ou ‘Dictator’s Son’ possèdent bien la patte des Ecossais, mais le disque évolue ensuite vers des contrées bien plus imprévisibles.

C’est un peu le problème des supergroupes en général, comme The Good The Bad & The Queen, qui oscillent entre idées de génie et titres moins réussis. ‘FFS’ possède pourtant tout le fun que l’on pouvait espérer d’un tel projet, globalement entraînant, enjoué. Mais le chant de Russell Mae lest assez différent de cela d’Alex Kapranos et alors que la première partie de l’album semble baignée par l’influence de Franz Ferdinand, on comprend que la seconde l’est bien plus par Sparks. Et ce n’est plus vraiment le même disque. Des titres comme ‘Things I Won’t Get’ et ‘Collaborations Don’t Work’ évoluant entre électronique, psychédélisme et Glam Rock sont assez déstabilisants. Sur la longueur, FFS montre parfois ses limites (comme le plus dispensable ‘Things I Won’t Get’), et par conséquent celle des collaborations. En dehors de cela ‘FFS’ reste un album particulièrement fun, qui reflète le plaisir que les deux groupes ont pris à travailler ensemble, et qui, une fois passé un certain temps d’adaptation, se laisse finalement apprivoiser. Moins vite qu’un album 100% Franz Ferdinand, et peut-être moins marquant aussi, mais c’est dans ce plaisir intact et partagé que se trouve finalement l’essentiel.