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Date de sortie : 7 avril 2010 / Label : Transgressive – Warner / Pays d’origine : Royaume-Uni

Foals est arrivé il y a deux ans comme un cheveu sur la soupe, en s’imposant avec un Math Rock intelligent et surtout accessible, notamment en raison des influences plus Punk Pop comparables à Bloc Party qui s’immisçaient dans leurs compositions. Du travail d’orfèvre qu’il allait être bien difficile de surpasser, mais surtout de renouveler, car un nouvel ‘Antidotes’ n’aurait pas apporté grand chose de nouveau à la jeune carrière du groupe.

Au lieu de cela le quintet d’Oxford (oui ils sont 5, ils viennent d’Oxford, comme Radiohead, ça ne s’invente pas) fait son comeback avec une suite qui ne garde des débuts que sa construction complexe et une certaine noirceur. Complexe mais accessible comme nous le disions. ‘Total Life Forever’ est un album contemplatif qui prend son temps et retourne son auditeur dans tous les sens avant l’ensorcellement final. ‘Blue Blood’ commence presque comme une chanson Folk, toute calme, posée, puis vient subitement après 2 minutes ce formidable refrain… L’album est lancé, et la magie de Foals ne retombera plus. ‘Miami’ est un pur bijou, à la fois simple et étonnant dans sa construction, une sorte de Funk robotique. ‘Total Life Forever’ poursuit dans la même voie peut-être plus 80’s mais qui devient incantatoire, avec ses nombreuses percussions qui lui donnent aussi un aspect plus ‘World’, à croire que le fait d’avoir enregistré sur une île, à Hawaii, a eu une influence sur le son de ce disque. L’air marin, sans doute, d’où le thème aquatique de la pochette…

A partir de ‘Black Gold’ on commence à se dire que la machine est bien lancée mais qu’elle risque de prendre un rythme de croisière. Erreur! Après une première moitié sans grande surprise, voici que ce long titre de plus de 6 minutes laisse les guitares se réveiller, ambiantes, et surtout envoûtantes. Et le groupe continue à planer avec nous sur un immense ‘Spanish Sahara’ qui prend lui aussi son temps avant de se livrer. Une chanson si calme et pourtant si captivante, qui s’envole à son tour sur la fin . Après deux titres de cette envergure on peut vraiment commencer à les comparer à Radiohead….

Du coup le titre suivant, ‘This Orient’, semble presque trop conventionnel, attendu, alors qu’il est pourtant plus rythmé. Il est en fait bien placé pour se lancer dans la seconde partie du disque, juste avant un petit intermède (‘Fugue’) qui précède le plus complexe ‘After Glow’ qui dépasse encore les 6 minutes. On revient alors vers un Math Rock aussi complexe que séduisant. Si ‘Alabaster’ explore une voie un peu différente, avec plus d’électronique, il conserve ce côté choral commun à tous les titres de l’album.

Un tel disque ne pouvait laisser espérer qu’un grand final. ‘What Remains’ n’est pas un grand titre, c’est gigantesque… le point culminant d’une exploration sonore sans limites, une remontée vers la surface après trois quart d’heure de plongée, une époustouflante démonstration de talent. Étonnamment facile d’approche malgré son caractère plutôt ambiant, ‘Total Life Forever’ dévoile à chaque écoute de nouveaux trésors. C’est un disque qui vous met une claque, que l’on écoute sur le long terme et qui devrait en toute logique devenir une référence dans l’histoire de la Pop anglaise. Pour le moment, c’est l’un des albums à ne surtout pas manquer de 2010… On frôle le chef d’œuvre, il manque encore un tout petit quelque chose pour y arriver, on ne saurait dire quoi, si ce n’est que le prochain album sera sans doute le bon. Foals a rendez-vous avec l’histoire.

Titres conseillés : Blue Blood, Miami, Black Gold, Spanish Sahara, What Remains

Pour plus d’infos:

http://www.foals.co.uk/
http://www.facebook.com/pages/Foals/6226458530