1. Big
2. Sha Sha Sha
3. Too Real
4. Television Screen
5. Hurricane Laughter
6. Roy’s Tune
7. The Lotts
8. Chequeless Reckless
9. Liberty Belle
10. Boys In The Better Land
11. Dublin City Sky
Date de sortie : 12 avril 2019 / Label : Partisan Records – Pias / Pays d’origine : Irlande |
Voici un album sorti depuis seulement 10 jours et les superlatifs ne manquent déjà pas quant à l’immense promesse musicale que vient de nous faire le quintet irlandais Fontaines D.C. Depuis quelques années déjà la tendance se faisait sentir, et s’est particulièrement accélérée l’an dernier avec le succès de groupes tels que Shame, dont ils ont d’ailleurs déjà fait les premières parties. Post-Punk is back. Pour de vrai. Si Shame arborait un rock puissant et une présence scénique hors normes mais aussi marquée par un certain sens de la déconnade, Fontaines D.C. n’est pas là pour rigoler. C’est l’idée que l’on pourrait s’en faire après les avoir vus en concert à Paris, avec au premier plan Grian Chatten, chanteur habité, tournoyant comme un lion en cage, étonnant mélange de Ian Curtis et Allison Mossheart qui faisait elle aussi les cent pas dans ses jeunes années.
Mais Fontaines D.C. c’est surtout le retour d’un Rock made in Ireland comme on n’en avait plus entendu depuis des lustres. Une musique du peuple qui se démarque d’emblée par son authenticité, son urgence et ses textes. Car bien au-delà de leur musique, ils nous racontent des histoires sur leur Irlande natale qui se meurt dans la mondialisation et de sa capitale, Dublin, omniprésente, que ce soit dans le clip de « B.I.G » ou le titre final, « Dublin City Sky » qui fait écho au « Dirty Old Town » des Pogues, un groupe qui a tant apporté en son temps à la scène irlandaise, mélangeant à la fois tradition, punk-attitude et engagement politique. D’autres influences se dégagent particulièrement comme The Fall, mais aussi The Cure sur « The Lotts », avec sa ligne de basse que n’aurait pas renié le groupe de Robert Smith.
Ils ont eux aussi le sens du bon mot, de la poésie, jusque dans le titre de cet album, « Dogrel », qui signifie burlesque, et sa pochette tragi-comique où l’on voit un cheval en pleine souffrance sur la piste d’un cirque. Cette douleur est bien là dans la musique de Fontaines D.C., profonde et exprimée au son des guitares saturées, critique d’une société déshumanisée, illustré avec la poésie noire de quelques phrases coup de poing, comme « Money is the sandpit of the soul » sur « Chequeless Reckless ». Grian Chatten, adpete des écrivains et poètes irlandais James Joyce ou Yeats, apporte à son groupe à travers ses paroles une touche littéraire qui manque à tant de ses contemporains.
Si Fontaines D.C. ne resteront pas sans le sou bien longtemps comme sur « Chequeless Reckless », ils devraient en revanche demeurer agités pour un bon bout de temps et imposent à tous avec la fougue et l’irrévérence nécessaire un « Dogrel » qui a déjà, avec ses titres furieux et magiques, vraiment tout d’un grand classique.
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