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Date de sortie : 27 octobre 2014 / Label : Fat Possum – Pias / Pays d’origine : Nouvelle-Zélande

Leur nom pourrait presque faire sourire, car apprendre le Français aux lapins n’est pas une tâche aisée. Et c’est peut-être parce qu’il nous viennent d’un pays diamétralement opposé au nôtre, la Nouvelle-Zélande, que French For Rabbits a choisi un tel nom, rêveur et poétique qui sied particulièrement bien à l’univers qu’ils s’apprêtent à nous dévoiler. Ce n’est donc pas un hasard si Agnes Obel les avait choisis pour assurer les premières parties de sa tournée européenne. Pas vraiment Folk, mais certainement posé, ce groupe nous propose une musique planante et mélancolique qui n’est pas sans rappeler Mazzy Star, ou pour une comparaison plus récente Widowspeak, bien que la voix de leur chanteuse Brooke Singer soit quelque peu différente.

Après un premier EP acclamé en Nouvelle-Zélande, French For Rabbits sort donc un premier album qui fait la part belles aux ambiances éthérées. On le ressent particulièrement sur des titres aux racines presque hippies tels que ‘Hard Luck Stories’ qui aurait aisément pu sortir à la fin des années 60. Ca, c’était pour le côté Folk, mais dans l’ensemble le groupe évolue dans un répertoire plus actuel, un peu dans l’esprit des Anglais de Daughter, avec cet aspect contemplatif qui n’empêche pas aux chansons d’avoir beaucoup de substance et de profondeur. Et plus les écoutes de ‘Spirits’ se succèdent, plus on prend conscience de la qualité des compositions de ce groupe qui fait parfaitement alterner sa musique spatiale avec quelques envolées plus rythmées et enjouées, à l’image de ‘Gone Gone Gone’, une porte d’entrée facile vers son univers puisque sur le reste de l’album c’est au contraire grâce à l’élaboration de ses chansons qu’il s’impose.

Si le titre ‘Spirits’ constitue une entrée en matière assez aérienne, ‘Woke Up To a Storm’ fait monter l’ensemble d’un ton, avec des arrangements de cordes plus nombreux qui viennent accompagner le piano de Brooke Singer et la guitare de John Fitzgerald. Et bien entendu il arrive à chaque fois un moment clé où la magie opère, comme si chaque chanson en cachait une autre qui se révèle à mi-parcours. C’est le cas du formidable ‘Goat’ et son refrain qui tranche à la fois totalement avec le début de la chanson et s’y insère à merveille, avant de disparaître aussi vite qu’il était apparu.

C’est un peu cela, le charme de French For Rabbits, ce côté imprévisible et envoûtant, libéré de tout formatage et qui laisse surtout beaucoup de place à la beauté. Le temps semble s’arrêter, juste ce qu’il faut pour se laisser envoûter par les « esprits » de ces Néo-Zélandais pour qui la richesse des compositions n’est pas qu’un vague concept. A écouter surtout les yeux fermés…

Titres conseillés : à peu près tous

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