Date de sortie : 30 septembre 2013 / Label : Polydor Records / Pays d’origine : Etats-Unis

Ça fait des mois qu’on nous les présente comme la grande révélation de l’année : HAIM, un trio composé de trois soeurs originaires de Los Angeles. Et on doit vous avouer que pendant un bon moment on a vraiment cru avoir été volé sur la marchandise. Il faut dire que voir un groupe de ce genre tellement encensé par un magazine tel que le NME nous a plutôt mis sur une fausse piste. On s’attendait à quelque chose de plus Rock, ou en tout cas de moins ‘grand public’…

Mais aujourd’hui leur premier album est dans les bacs et il cartonne. On a donc eu du mal à s’y faire, tant ‘Days Are Gone’ est profondément ancré dans les années 80, et pas celle des Smiths ou de The Cure, non, non, plutôt celles de Madonna… Pourtant, après avoir d’abord fait la grimace, on s’est replongé plus profondément dans l’écoute de ce disque pour comprendre les raisons d’un tel engouement… et on a fini par mordre à l’hameçon nous aussi. C’est peut-être là que se trouve tout le charme de Haim. Elles ont beau faire une musique très « radio friendly », on remarque peu à peu que leurs chansons, aussi référencées soient-elles, sont admirablement bien construites, comme le single ‘Forever’ entraîné par un chant débité à vive allure et un break un peu plus saturé avant le final.

On aura beau critiquer le côté trop lisse du trio, écrire des tubes n’est jamais si simple que ça. Et c’est ce qu’elles font très bien sur cet album qui en littéralement jonché. Pour une raison qui nous dépasse elle se sont simplement retrouvées classées dans une catégorie Indé qui leur convient en fin de compte assez peu, sauf si l’on reconnaît chez elles un évident travail de fond dans leurs compositions particulièrement bien troussées, et paraît-il une belle énergie scénique.

Au final l’ensemble est très fluide, et les écoutes répétées de Falling, Forever, The Wire, Don’t save Me et surtout du très Funky ‘Days Are Gone’ font leur effet. Pour aimer Haim, il faut d’ailleurs accepter leurs influences R ‘n’ B tout à fait assumées qui nous ramènent bien plus à l’âge d’or du genre qu’à la soupe actuelle. Les deux derniers titres de l’album vont pour leur part plus lorgner du côté de Florence + The Machine et de Kate Bush, bien que les sœurs Este n’aient le timbre ni de l’une, ni de l’autre. Si l’on déplore quelques passages moins inspirés, dont le foutraque et surproduit ‘My Song 5’ qui comporte pourtant en même temps les passages les plus Rock de l’ensemble, les chansons les plus réussies font indéniablement pencher la balance dans le bon sens. Reste à savoir si ce succès soudain connaîtra des lendemains qui chantent; en attendant Haim nous convie à un fort sympathique voyage dans le temps qui délectera les fans des 80’s.