1. In The Beginning
2. Just To Ask A Dance
3. Jacked
4. Mad Catch
5. Extraordinary Wings
6. Warplane
7. Celebrate
8. Smuggler’s Adventure
9. Glutton For Punishment
| Date de sortie : 7 février 2025 / Label : Speedy Wunderground / Pays d’origine : Angleterre |
Heartworms est l’artiste à contre-courant de tout ce qui se fait actuellement. Et c’est sans doute pour ça qu’on l’aime. À des années lumières de la Pop sans ressembler pour autant aux groupes indépendants du moment, ni même aux plus Punk ou Post-Punk d’entre eux. La musique de Heartworms est ailleurs. Elle se décline en noir, en nuances de gris, dans une atmosphère sombre, hantée, oppressante, viscérale. Une héritière de Siouxsie & The Banshees et de Bauhaus, adepte d’un son parfois minimaliste (le très New Wave « Celebrate »), mais aussi explosif (la froideur des guitares saturées de « Jacked »).
Avec ce disque qui ressemble à une collection de pistes oubliées de l’époque Dark Wave, la jeune londonienne semble être venue pour nous hanter, avec un chant particulièrement habité qui forme un ensemble aussi enivrant qu’inquiétant, mêlé à cette musique apocalyptique qui n’oublie pourtant pas de trouver des mélodies suffisamment bien ficelées pour séduire ses auditeurs, avec une touche 80’s en trame de fond, notamment sur le final de « Extraordinary Wings » qui évoque l’ère industrielle de Depeche Mode (1983-86), entre « Construction Time Again », « Some Great Reward » et « Black Celebratioon » .
« J’ai été châtiée toute ma vie ; on m’a fait sentir que je n’étais pas à ma place, on m’a punie parce que je ne correspondais pas à l’image parfaite de ce que devait être une femme en pleine croissance. Lorsqu’on vous répète une chose suffisamment souvent, vous commencez à y croire. Je me retrouve souvent enfermée dans un cycle malsain d’envie de discipline sévère, avide de la familiarité qu’elle apporte mais terrifiée par les conséquences – mieux vaut connaître le danger. Mais cet album ne reflète pas seulement mes propres expériences ; il reflète celles des personnes qui font partie de ma vie et les histoires d’autres personnes qui, selon moi, ont besoin d’être entendues. »
Produit par Dan Carey, familier du genre (Fontaines D.C., Sinead O’Brien, Geese, Wet Leg…), « Glutton For Punishment » ne comporte que 9 titres mais il ne pêche pourtant pas par sa longueur car chaque titre prend son temps, afin de construire minutieusement une atmosphère ensorcelante. C’est le cas de « Warplane », un morceau qui monte en puissance au fil des secondes pour exploser sur un refrain particulièrement puissant et tribal, dédié à William Gibson Gordon, un pilote de Spitfire tué au combat par un alors qu’il n’avait que 20 ans. Il évoque les horreurs de la guerre, combinées à sa passion pour l’histoire militaire. « Les premières paroles plantent le décor d’un combat aérien, alors observé par des civils. Mon imagination est toujours hors de mon contrôle, et mon amour des Spitfire encore plus, alors je n’ai pas pu m’empêcher de parler d’un pilote de Spitfire ».
Loin de tomber dans les clichés d’une musique estampillée « gothique », Heartworms impose très vite sa vision artistique avec un style très personnel dont le pouvoir de séduction atteint son apogée sur le final de « Smugglers Adventure », suivi par le dernier titre qui donne son nom à ce disque et qui pourrait vous rappeler les débuts d’une certaine PJ Harvey… Cette nouvelle ange noir du rock est désormais prête à déployer ses ailes.
Pour plus d’infos :
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