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JARVIS COCKER – Jarvis (2006)

JARVIS COCKER - Jarvis (2006)1. The Loss Adjuster (Excerpt 1)
2. Don’T Let Him Waste Your Time
3. Black Magic
4. Heavy Weather
5. I Will Kill Again
6. Baby’S Coming Back To Me
7. Fat Children
8. From Auschwitz To Ipswich
9. Disney Time
10. Tonite
11. Big Julie
12. The Loss Adjuster (Excerpt 2)
13. Quantum Theory
14. Running The World (piste cachée)

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Date de sortie : 14 novembre 2006 / Label : Because Music – Rough Trade / Pays d’origine : Royaume-Uni

Il y a déjà 5 ans, Pulp tirait sa révérence avec ‘We Love Life’, un album qui sentait effectivement la fin d’une épopée. Le groupe ne s’est jamais officiellement séparé, mais après presque 20 ans passés au service de son groupe, on pouvait imaginer combien Jarvis pouvait avoir besoin d’un break. Et puis il y a eu le mariage, la paternité, l’exil à Paris… Bref, on ne savait pas s’il reviendrait, lui-même s’en défendait d’ailleurs, ne voulant pas tomber dans le même piège que de nombreuses stars vieillissantes en mal d’inspiration. Oh, il y aura bien eu ce petit intermède en 2004, ‘Relaxed Muscle’, mais ce n’était rien de plus qu’un petit plaisir, un délire un peu loufoque, juste pour s’amuser…

Et puis voilà, ces derniers temps on recommençait à entendre parler de Jarvis, notamment par l’intermédiaire de Charlotte Gainsbourg, pour laquelle il écrivit une partie des textes de son album ‘5.55’, et puis ce titre sur My Space, ‘Running The World’, signe avant coureur d’un retour fracassant. Et voilà, c’est arrivé. Aujourd’hui Jarvis est partout, au festival des Inrocks, chez Bernard Lenoir… il a même sa pub à la télé ! On se croirait presque revenu à la grande époque de Pulp !

Et la meilleure nouvelle, c’est que les talents de parolier de Jarvis sont intacts. Celui qui observait déjà le monde à travers ses lentilles, puis ses grosses lunettes il y a plus de 10 ans n’a rien perdu de son humour et de sa perspicacité. Oh bien sûr, il a mûri. Ce n’est pas un album de Pulp, même si ça y ressemble (ses vieux compagnons Steve Mackey et Richard Hawley sont de la partie). Le Jarvis quarantenaire est tout de même quelqu’un de beaucoup plus posé, plus mature. Du coup, ses chansons sont moins directes que par le passé, ce qui ne l’empêche pas de réussir ce difficile passage à l’album solo après tant d’années en groupe.

Bref, on se laisse peut-être moins vite séduire qu’à l’époque de ‘Different Class’, mais l’objectif de ce disque n’est pas du tout le même. Bien plus que l’album pop parfait, Jarvis Cocker se livre aujourd’hui à nous comme il ne l’avait peut-être jamais fait. Une ambiance bien plus mélancolique se dégage, et puis celui-ci écrit aujourd’hui avec son nouveau statut de ‘Français d’adoption’. ‘Running The World’ en est sans doute le plus bel exemple : un titre engagé et surtout très drôle, sur lequel il nous explique que quoi que l’on fasse, rien ne changera tant que des ‘connards dirigeront le monde’ (‘Cunts are running the world’ dans le texte).

Beaucoup de chansons très posées s’enchaînent, parmi lesquels nous retiendront surtout le superbe ‘From A To I’, ou encore ‘Big Julie’. Les plus nostalgiques de Pulp quant à eux trouveront leur bonheur avec l’entraînant ‘Fat Children’, inspiré à Jarvis par la vue des enfants britanniques obèses, car ils sont bien plus nombreux qu’ici selon lui. La mélodie de ‘Quantum Theory’ peut également rappeler ‘Someone Like The Moon’ de l’album ‘His ‘n’ Hers’.

Enfin, il faudra attendre plus de 20 minutes avant que ‘Running The World’, en piste cachée, n’ajoute un point d’orgue à ce beau come-back. Cela peut sembler long, mais ça fait déjà 5 ans que l’on attendait le retour de Jarvis, comme un vieil ami qui nous a beaucoup manqué, alors franchement, quelque minutes de plus pour un plaisir retrouvé, est-ce bien grave ?

Titres conseillés: Don’t Let Him Waste Your Time, Fat Children, From A To I, Big Julie

Pour plus d’infos:

http://www.myspace.com/jarvspace

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