Date de sortie : 16 mars 2009 / Label : Audiogram – Wagram / Pays d’origine : Canada

Cela fait déjà un bon bout de temps que nous louons les éloges des groupes canadiens : Arcade Fire, Stars, Feist, The Dears… Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’il y a aussi là-bas des formations francophones qui n’ont absolument rien à envier à ces mastodontes de l’Indie Pop Rock. Et Karkwa fait partie du haut du lot. Nous avions déjà croisé leur chemin il y a 2 ans, sur scène, en première partie des Cowboys Fringants puis à la Flèche d’Or. Mais jusqu’ici leur succès en France n’avait pas été à la hauteur de leur talent. Voici un manque qui devrait vite être comblé grâce à ce 3ème opus de Karkwa qui vise haut, très haut.

Il faut dire que ce québécois ne sont pas de nouveaux venus. Formé en 1998, Karkwa s’est illustré dès ses débuts dans le cadre du concours Cégeps, avant de venir en France à l’occasion du printemps du Québec. S’ensuivent de nombreux concerts et deux albums : ‘Le Pensionnat Des Etablis’ en 2003 et ‘Les Tremblements S’immobilisent’ en 2005. Le groupe n’en est donc déjà plus à l’album de la confirmation, mais continue sa route avec une nouvelle œuvre inventive et inspirée.

La culture Rock anglo-saxonne n’est pas étrangère à cette réussite. ‘Le Volume Du Vent’ s’inscrit dans la lignée des meilleurs albums du genre. Ici, pas de variété sous couvert d’étiquette Rock. Un disque qui se rapproche en un sens du très réussi ‘Mélanger Les Couleurs’ de Kaolin. On y retrouve le même goût pour la poésie, porté par une instrumentation solide. A la manière des Français, Karkwa aligne donc des titres tantôt portés par des arrangements classieux (‘Le Compteur’), tantôt par des paroles que l’on prend plaisir à écouter (‘Oublie Pas’). On osera même la comparaison avec Radiohead, celui de ‘Kid A’ sur l’instrumental ‘Le Frimas’ ou ‘Le Volume Du Vent’, mais aussi celui de ‘Hail To The Thief’ ou d’Amnesiac’ (‘Combien’, ‘Le Solstice’, ‘Dormir Le Jour’).

Si un adjectif devait définir ce disque, ce serait probablement virtuose, sur tous les plans. Inutile de dire que des groupes comme celui-ci, on en redemande tous les jours, et que l’on aimerait bien en avoir des comme ça chez nous aussi ! Un futur classique qui devrait faire des émules.