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Date de sortie : 4 mars 2013 / Label : Have 10p Records / Pays d’origine : Royaume-Uni

Il n’y a pas si longtemps, Kate Nash était encore cette chanteuse qui caracolait en tête des charts britanniques, mais c’est qu’aujourd’hui dans une relative confidentialité qu’elle effectue son retour. Il faut dire qu’elle a tout fait pour briser cette image de « Lily Allen bis » qui lui a trop longtemps collé à la peau et qui ne lui correspondait pas vraiment, si ce n’est à travers son habileté à écrire des paroles croustillantes.

Bref, elle aurait pu continuer ainsi, bien à l’abri, dans le confort douillet de sa Pop qui s’est fort bien vendue. Mais Kate Nash a su se remettre en question. A la fin de son contrat avec Fiction/Polydor, elle part s’installer à Los Angeles et décide donc de monter son propre label, ‘Have 10p records’ et d’autofinancer son album via Pledge Music. Mais le plus grand chamboulement ce n’est pas cela, c’est sa musique!

Kate Nash balaie d’un revers de la main tout ce qu’elle a pu faire auparavant, en nous dévoilant ce qu’elle probablement toujours été au fond d’elle-même : un Riot Grrrl! Comprenez par-là une activiste féministe, qui a d’ailleurs ardemment soutenu la cause de Pussy Riot l’an dernier, musicalement bien plus penchée vers un Punk Rock rugueux qu’un délicat piano. Et le résultat est aussi inattendu que réjouissant.

Sur ‘My Best Friend Is You’ sorti en 2010, il y avait déjà certains signes qui ne trompaient pas, avec une approche déjà un peu plus Rock palpable sur des titres comme ‘I Just Love You More’, et le titre ‘Kiss That Grrrl’ qui faisait déjà référence à ce mouvement. Mais à l’époque elle ne s’était pas encore totalement lâchée. C’est l’an dernier, avec la sortie surprise du single « Under-Estimate The Girl », un morceau saturé et criard composé enregistré en un jour (qui ne figure pas sur l’album), qu’elle a déclaré au monde entier qu’elle n’avait certainement pas l’intention de rentrer dans le moule, certainement au grand désespoir de nombre de ses fans plutôt habitués aux chansons bien formatées qui passent à la radio.

Et au-delà du suicide commercial, Kate Nash aurait pu également signer là sa mort artistique, mais c’est tout à fait le contraire qui s’est produit : c’est une renaissance. A vrai ire elle n’a jamais rien fait d’aussi bien. Totalement libérée, elle nous dévoile un disque très marqué par sa nouvelle vie aux Etats-Unis, qui contraste fortement avec le côté ‘So British’ de ses deux premiers albums.

‘Girl Talk’ est donc un album de Rock sans concessions, avec quelques moments de bravoure comme le refrain particulièrement emballé de ‘Sister’, le son Grunge de ‘All Talk’, la montée en puissance de ‘Part Heart’. mais il y a aussi tout son héritage plus Pop aujourd’hui au service de ce Rock plus nerveux, ce qui fait que toutes les chansons ont en commun ce sens de la mélodie simple et accrocheuse, notamment sur ‘Fri-end?’, ‘ Are You There Sweetheart?’, puis le côté Twee-Pop de ‘OMYGOD!’ et ‘ Conventional Girl’… Et puis il y a aussi la savoureuse ballade acoustique ‘You’re So Cool, I’m So Freaky’, et le final ‘Lullaby For An Insomniac’ qui après une interprétation a capella se termine de façon inattendue, avec les cordes de violons d’un orchestre classique.

Alors on ne doute pas que certains crieront à la trahison, « Rendez-nous l’ancienne Kate Nash »… Quant à nous, on se réjouit de la nouvelle qui, à 25 ans seulement, fait un joli pied de nez à l’industrie musicale et nous épate surtout par l’authenticité de cet album. Un vrai coup de coeur.

Titres conseillés : à peu près tous!

Pour plus d’infos :

Lire la chronique de ‘My best Friend Is You’ (2010)

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