Acheter sur Amazon.fr

Date de sortie : 17 mars 2007 / Label : Bella Union – Cooperative Music / Pays d’origine : Etats-Unis

Non, Laura Veirs n’a pas changé de groupe… A l’image de sa musique les ‘Tortured Souls’ qui l’ont accompagné ces dernières années sont donc toujours à ses côtés, rebaptisés ‘Saltbreakers’. Un terme qui désigne les vagues qui viennent se briser sur la côte Ouest américaine. La raison de ce changement de nom vient simplement du fait qu’elle en avait assez qu’on lui demande pourquoi ils se nommaient ainsi, s’ils avaient effectivement l’esprit torturé !

Nous avions découvert Laura Veirs sur le tard, avec ‘Year Of Meteors’, sorti en 2005. Peu après, à la suite d’un concert mémorable à la Maroquinerie, nous rattrapions le temps perdu en posant l’oreille sur ‘Carbon Glacier’. Une expérience inoubliable : une pure merveille, un long poème bercé par un ton très mélancolique. Aujourd’hui il n’y a plus de doutes : ‘Year Of Meteors’ était bel et bien un album charnière, un disque de transition entre les enregistrements ‘solo’ de Laura Veirs et la réalité de ses tournées, accompagnée de son groupe. Ainsi les ‘Tortured Souls’ qui étaient déjà de plus en plus présents sur ses œuvres, partagent aujourd’hui la vedette en couverture, leur nouveau nom ‘Saltbreakers’ se retrouvant accolé à celui de notre vedette.

Laura Veirs a donc beaucoup changé… et pas du tout à la fois. Si ‘Carbon Glacier’ paraissait très sombre de sa pochette à son atmosphère, de quoi nous tirer la larme à l’œil, ‘Saltbreakers’ est à ce jour l’album le plus pop de l’américaine, abordé sur un ton beaucoup plus joyeux et coloré, mais qui ne trahit en rien le style qui a fait jusqu’ici sa renommée. On avait déjà ressenti ce désir d’évolution sur son album précédent, ce qui explique pourquoi il n’était peut-être pas aussi réussi que ‘Carbon Glacier’. Cette fois le résultat est largement à la hauteur de nos attentes. Jusqu’ici on n’aurait jamais cru pouvoir danser sur sa musique, mais les ambiances chaudes et entraînantes qui jalonnent ce disque nous ont vite convaincu du contraire. L’ensemble est beaucoup plus orchestré et fourmille d’arrangements. ‘Pink Light’ qui nous plonge dans ce Laura Veirs ‘cuvée 2007’ est déjà plus rythmé que ses précédentes compositions, une tendance qui va aller crescendo au fil de l’écoute jusqu’à ‘Phantom Mountain’ sur lequel Laura branche sa guitare électrique et nous montre qu’elle aussi sait faire du rock, un titre qui sonne un peu comme du Cure ! Entre temps nous aurons eu le loisir de savourer les cuivres de ‘Wandering Kind’ ou encore la ballade Irlandaise ‘To The Country’, un exercice auquel elle s’était déjà essayée il y a deux ans sur le titre ‘Parisian Dream’ et dans lequel elle excelle aujourd’hui, notamment grâce aux magnifiques chœurs qui l’accompagnent.

L’entrain de ‘Saltbreakers’ nous dévoile un sentiment de joie nouveau chez Laura Veirs, sur ‘Don’t Lose Yourself’ ou ‘Cast A Hook’. Et pour ceux qui préféraient l’ancienne formule, le superbe ‘Ocean Night Song’, ‘Black Butterfly’ et ‘Wrecking’ devraient les réjouir sans peine. Laura Veirs a donc pris des couleurs : celles de l’océan, et sa musique est toujours aussi belle ! Cela ne fait aucun doute, le bleu lui va si bien !

Titres conseillés: Pink Light, Ocean Night Song, Don’t Lose Yourself, Wandering Kind, To The Country, Cast A Hook, Phantom Mountain, Black Butterfly, Wrecking (bref, quasiment tout!)