1. Light From a Dead Star
2. Kiss Chase
3. Blackout
4. Hypocrite
5. Lovelife
6. Desire Lines
7. Invisible Man
8. Undertow
9. Never-Never
10. Lit Up
11. Starlust
12. When I Die
Date de sortie : 13 juin 1994 / Label : 4AD / Pays d’origine : Royaume-Uni |
Tout commence comme dans un rêve : Les violons, seuls, puis une discrète mélodie, au xylophone probablement, et enfin la douce voix Miki Berenyi qui vient se poser naturellement sur l’ensemble…c’est ‘Light From A Dead Star’, le titre d’ouverture de ‘Split’, le troisième album studio de Lush. Un titre planant, sombre, troublant, à l’image de l’ensemble de cette œuvre.
Nous sommes donc en 1994, sur la pente déjà descendante de la vague ‘Shoegazing’. Lush s’était déjà distingué auparavant avec ‘Gala’ et ‘Spooky’, deux disques assez difficiles d’accès pourtant, en raison d’une production qui faisait surtout la part belle aux effets noisy et à la reverb, mais bien à la mode de l’époque, de My Bloody Valentine aux Pale Saints. Le groupe s’était ainsi forgé une belle réputation, l’un des plus prometteurs du Royaume-Uni, et l’arrivée de ce troisième opus devait donc marquer leur consécration. Musicalement, c’était le cas, indéniablement. Pourtant ‘Split’ fut injustement boudé, les ventes ne décollèrent jamais réellement, le disque s’est même vendu deux fois moins que ‘Spooky’. Si 12 ans plus tard on admet facilement qu’un tel album reste définitivement inscrit dans son époque (on n’entend vraiment rien de tel aujourd’hui, malgré le retour annoncé du Shoegazing), la qualité mélodique de ‘Split’ impressionne à plus d’un titre, ne serait-ce qu’en raison du fait que personne n’a jamais fait du ‘Lush’ à part eux-mêmes.
Les membres du groupe considéraient pourtant ce disque comme leur œuvre la plus aboutie, la plus réussie. Nous aussi. Cet univers planant de bout en bout, porté par les voix d’anges de Miki Berenyi et Emma Anderson est tout simplement captivant. Des titres les plus directs, notamment ‘Hypocrite’ et ‘Kiss Chase’, au longs morceaux ‘ambiants’ que Cure n’aurait pas renié à une certaine époque (l’excellent ‘Desire Lines’ et ‘Never-Never’, tous deux longs d’environ huit minutes), les chansons de ‘Split’ nous entraînent dans un univers à la fois sombre et mélancolique, avec une tension toujours présente, comme une colère contenue. Une atmosphère irréelle semble planer au dessus de cet album, qui s’achève avec le même brio qu’il débute, grâce à la poignante ballade ‘When I Die’, sur laquelle Miki Berenyi s’implique plus que jamais en évoquant le décès de son père. Une chanson qui est presque totalement passée inaperçue au Royaume-Uni à l’époque de sa sortie, incompréhensible !
Avec le recul on peut aujourd’hui considérer ‘Split’ comme l’œuvre la plus personnelle et la plus aboutie du groupe, loin devant le plus direct mais plus léger ‘Lovelife’ qui marquera la fin de leur discographie en 1996. Pas étonnant que les titres de cet album soient finalement les plus nombreux sur le Best Of, ‘Ciao !’ Lush, dont l’histoire s’est tragiquement terminée avec le suicide du batteur Christopher Acland en 1998, n’est jamais devenu un groupe culte, mais avait décidément tout pour l’être. Aujourd’hui ‘Split’, que l’on redécouvre non sans nostalgie, conserve encore toute sa magie. La marque des grands disques.
Titres conseillés : Light From A Dead Star, Hypocrite, Lovelife, Desire Lines, Undertow, When I Die.