Date de sortie : Octobre 2005 / Label : Teoma – Vicious Circle / Pays d’origine : France

Mansfield.TYA est un duo Nantais, composé de Julia Lanoë (guitare, chant, piano) et Carla Pallone (violon, piano, alto). La pochette de ce premier album laisse planer pas mal de mystère avant la première écoute. Un collage dont la grisâtre atmosphère reflète bien la beauté glacée de cette œuvre.

Et justement, à la première approche on ne pourrait remarquer que l’aspect ‘nu’ de ce disque, surtout en raison de l’absence de percussions. Et puis on commence à comprendre, comprendre comment le duo nous invite doucement, mais sûrement à entrer dans son univers, à travers des chansons en français et en anglais dont la fausse douceur cache des textes bien plus sombres. Mais revenons à la musique et notamment aux instruments les plus en évidence : violon et guitare. Le premier confère aux chansons un côté un peu‘celte’. Bon, Nantes ce n’est pas la Bretagne, même si ça n’en est pas très loin. En même temps on pense aux titres les plus intimistes de Louise Attaque (‘La Plume’) qui eux sont parisiens. Et puis la guitare, qui dans un premier temps répond en écho au violon (‘Et Demain Déjà’) avant de prendre peu à peu le dessus, et de changer un titre aux allures de comptine en sombre final ‘noisy’.

Le groupe se revendique également de Cat Power et de Shannon Wright. Deux influences dont les univers correspondent bien à celui de Mansfield.TYA. La première pour le côté Folk intimiste et le chant faussement innocent (‘For You’) . Et même si la voix de Julia semble peut-être plus ‘frêle’, elle parvient néanmoins à faire passer beaucoup, beaucoup d’émotion (‘Tes Faiblesses’, ‘Mon Amoureuse’), souvent grâce à des textes magnifiques. Puis Shannon Wright pour la noirceur et l’aspect ‘torturé’, assurément (‘Et Déjà Demain’ en est le meilleur exemple), sur ‘The Shout Of Rain’, ‘The Day Goes Pale’, mais aussi sur les paroles françaises de ‘Pour Oublier je Dors’, un titre poignant d’une grande violence malgré une mélodie douce et mélancolique.

Et finalement tous ces atouts font de ‘June’ un album d’une force inattendue, au pouvoir obscur contre lequel il est inutile de lutter. On se laisse séduire presque sans s’en rendre compte par ce disque qui, derrière sa simplicité apparente, est une merveille de poésie noire. Toute la force de ce duo est probablement là. On en ressort ému, et surtout conquis.

Titres conseillés : Et Demain Déjà, Tes Faiblesses, One Million Eyes, Mon Amoureuse, The Day Goes Pale, Pour Oublier je Dors.