Date de sortie : 30 avril 2012 / Label : Rough Trade – Beggars / Pays d’origine : Angleterre

C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour les Mystery jets. Jusqu’ici brillants représentants d’une Indie Pop légère et ‘So British’, le groupe originaire de Eel Pie Island (dans la banlieue de Londres) a traversé l’Atlantique pour trouver un nouveau son. L’Amérique, la terre promise, mais aussi un nouveau départ après celui de leur bassiste Kai Fish qui s’est probablement vu pousser des ailes à la suite de la sortie de son premier album solo.

C’est donc dans une maison de campagne près d’Austin au Texas que le groupe a installé son propre home studio où il a passé deux mois à écrire et enregistrer les titres de ce quatrième opus. Ca pourrait n’être qu’un détail, mais ce choix explique certainement beaucoup de choses lorsque l’on écoute pour la première fois ‘Radlands’. La BritPop légère des débuts a quasiment disparu, laissant la place à un Rock sous influence US qui, s’il surprend dans un premier temps, ne remet heureusement pas en cause les qualités de composition de la bande à Blaine Harrison.

La principale surprise de cet album, c’est sa tonalité beaucoup plus sombre et mélancolique que par le passé. On est à des années lumières du « Half In Love With Elizabeth » de l’album ‘Twenty-One’. ‘You Had Me At Hello’ est notamment beaucoup plus proche de la Pop psychédélique des années 60/70. D’une certaine manière, c’est un peu moins direct parce que moins enjoué, mais le groupe nous rappelle vite combien il sait être irrésistible lorsqu’il ne reste pas dans la retenue. C’est le cas du single ‘Someone Purer’, certainement choisi pour son refrain très accrocheur, mais toujours représentatif de cette nouvelle approche musicale. Ils se frottent d’ailleurs clairement à l’Americana sur ‘The Ballad Of Emmerson Lonestar’ et ‘Luminescence’, avant de se lancer dans un ‘Greatest Hits’ très entraînant qui nous fait penser aux Beatles.

Dans la même verve, mais en plus barré, les chœurs de ‘The Hale Bop’ évoquent quant à eux les Bee Gees. On retrouve là un peu de la gaieté des Mystery jets, mais une page semble définitivement tournée. UIl s’agit bien de se renouveler, toujours pour le meilleur, notamment lorsque Sophie-Rose Harper vient poser sa voix sur ‘Take Me Where The Roses Grow’. Au-delà d’un nouvel album, c’est presque un nouveau groupe qui s’offre aujourd’hui à nous, plus adulte, mais toujours très efficace.