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Date de sortie : 12 juillet 2010 / Label : Rough Trade Records – Beggars / Pays d’origine : Royaume-Uni

On se souvient encore de l’énorme claque que l’on avait pris en 2008 en découvrant le deuxième album des Mystery Jets, ‘Twenty-One’. Un groupe à la foin bien British, et totalement décalé de cette même scène grâce à son sens accru de l’autodérision, en l’occurrence pour cet album-là les années 80. Ce n’est qu’après que l’on a découvert ‘Making Dens’, leur premier opus déjà prometteur sur lequel leur voie n’était cependant pas encore totalement tracée. Restait à savoir quelle serait aujourd’hui l’évolution de ce groupe, et dans quelle mesure il serait capable de se renouveler.

Bonne nouvelle, ‘Serotonin’ n’est pas un ‘Twenty-One’ bis. Pourtant les Mystery Jets s’inspirent encore d’un précieux héritage Rock, qui oscille cette fois-ci entre les années 70 – pour le psychédélisme – et 80 – toujours pour ses claviers. On remonte un peu plus dans le passé, comme l’illustre la couleur passée de la pochette de l’album, mais aussi la vidéo de ‘Dreaming Of Another World’. La seule chose qui n’a pas vraiment changé, c’est l’efficacité du quatuor, capable de décocher des hymnes de la qualité d’un ‘Alice Springs’ qui ouvre l’album et que n’aurait pas renié Pulp à sa grande époque. Un énorme tube qui ouvre l’album sous les meilleurs hospices, du niveau de ‘Hideway’ sur le disque précédent.

‘Serotonin’ est cependant un album un peu moins direct et évident. Il faudra quelques écoutes de plus avant de se laisser totalement charmer par les nouvelles compositions des Mystery jets, notamment en raison d’un production très différente. Le changement est de taille entre Erol Alkan et Chris Thomas qui a enregistré cet album et travaillé – excusez du peu, avec les Beatles, Pink Floyd, Roxy Music, Elton John, INXS ou Pulp. Evidemment le résultat est beaucoup moins porté sur des rythmes et un son lourds mais bien plus sur la mélodie, à l’image de titres tels que ‘Too Late To Talk’ dont l’atmosphère possède quelque chose de fortement rétro. En revanche cela met plus en valeur le chant de Blaine Harrison, en donnant à ses chansons des airs de classiques de la Pop, comme ‘Flash A Hungry Smile’ et l’excellent ‘Dreaming Of Another World’, point d’orgue de l’album. Cela ne veut pas dire non plus que leur fort penchant pour les années 80 dans toute leur exubérance a disparu, il suffit d’écouter les titres ‘Serotonin’ et ‘Show Me The Light’ pour s’en convaincre.

Espérons que le groupe soit aujourd’hui capable de recréer un tel entrain sur scène (il jouent en ce moment même, à l’heure où nous écrivons, à la Maroquinerie à Paris – oui, on les a ratés), car malgré le pouvoir d’attraction de leur titres, leur prestation au Nouveau Casino en 2008 manquait particulièrement d’énergie. Hormis cela, les Mystery Jets ‘version studio’ confirme avec ‘Serotonin’ leur grande aisance à composer des titres marquants, présentés ici sous un aspect beaucoup plus « classique ». Bref, bien que les artifices ne soient pas les mêmes, on continue à avoir une affection particulière pour les Mystery Jets.

Titres conseillés : Alice Springs, Flash a Hungry Smile, Dreaming Of Another World