1. Aching Bones
2. To Be A Young Man
3. Runaway
4. The Devil
5. Floating
6. All I Want
7. Used It All
8. Dreary Town
9. Remember
10. Filthy Game
11. Winter Reigns
Date de sortie : 22 juillet 2013 / Label : Apollo / Pays d’origine : Raoyaume-Uni |
Ce n’est pas parce que le titre du premier album de Nadine Shah comprend une contrepèterie qu’il va vous faire rire pour autant. A vrai dire c’est plutôt l’inverse. Le parcours de Nadine Shah est suffisamment atypique pour que l’on mérite de s’attarder dessus également. D’origine mi-pakistanaise, mi-norvégienne, c’est par le Jazz qu’elle est entrée dans la musique. Bercée par les voix de Nina Simone et d’Ella Fitzgerald, elle tenta de devenir ‘professionnelle’ à l’âge de 17 ans en quittant Manchester pour s’installer à Londres. Mais une fois lancée dans la composition, c’est le Rock qui a pris le dessus, avec deux EP, ‘Aching Bones’ et ‘Dreary Town’ grâce auxquels elle fut vite considérée comme l’évidente relève de Nick Cave au féminin, et par extension de PJ Harvey.
Pour ce qui est de l’atmosphère, ‘Love Your Dum and Mad’, que l’on pourrait traduire par ‘aime ta bêtise et ta folie’, n’a donc rien d’une partie de plaisir, avec son côté oppressant et torturé, encerclé de démons que Nadine Shah tente d’exorciser avec tout le lyrisme de sa voix. On entre donc dans le disque via le ténébreux ‘Aching Bones’, un titre porté par une ligne de basse lourde et saturée, sur lequel elle entame une complainte dont la noirceur n’est pas sans rappeler la poésie gothique de Chelsea Wolfe. On est loin du Jazz aussi, car les premiers titres sont tous menés par un jeu de guitare particulièrement Rock et dont la tension atteint son apogée sur le vibrant ‘Runaway’.
Mais avec son passé musical et ses origines, Nadine Shah est bien évidemment une artiste à deux visages, et dans la seconde partie de l’album elle nous entraîne alors dans un univers beaucoup plus intimiste et mélancolique qui contraste avec la fougue des premiers morceaux. ‘Floating’ marque la première escapade dans des contrées plus proches du Jazz, tout comme dans une moindre mesure ‘All I Want’ où son chant évoque ses idoles citées précédemment. Le piano vient alors prendre le relais, tout d’abord sur ‘Used It All’ qui garde néanmoins toujours ce ton désenchanté, puis sur ‘Dreary Town’ – d’une beauté désarmante – C’est l’instrument qui accompagnera ttout le reste de l’album, laissant un sentiment d’apaisement succéder peu à peu à la rage contenue du début.
Mais c’est surtout l’aisance avec laquelle elle parvient à jouer avec nos émotions qui nous impressionne sur cet album. Après un tel premier essai, si elle continue à peaufiner ainsi son style et trouver le parfait équilibre, on risque fort de trouver en Nadine Shah une nouvelle très grande dame du Rock.
Pour plus d’infos :
La Flèche d’Or – Paris, mercredi 13 mai 2015 : galerie photos
Lire l’interview de Nadine Shah, le 22 mars 2014
Galerie photos du concert au 104, Paris, le samedi 22 mars 2014
Chroniques :
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